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Le gouvernement israélien a approuvé mercredi le retrait de ses troupes de la partie nord du village de Ghajar, situé au Liban. Si cette annonce a bien entendu réjoui le gouvernement libanais, les habitants du village s'y opposent.
Le gouvernement israélien a approuvé mercredi le retrait de ses troupes de la partie nord du village de Ghajar, situé à la frontière avec le Liban, pour en remettre le contrôle à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). "La commission ministérielle pour les questions sécuritaires a décidé d'accepter le principe d'une proposition de l'ONU et du commandant de la Finul qui prévoit le retrait des forces israéliennes de la partie nord du village de Ghajar", a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou. La date effective du retrait sera fixée ultérieurement.
Un retrait attendu par Beyrouth "depuis 2006"
Interrogé par FRANCE 24, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement libanais, Tarek Mitri, s’est réjoui de l’annonce du cabinet israélien. "C’est un retrait que le Liban attendait depuis 2006. La partie nord de Ghajar est un territoire libanais, c’est un fait incontesté et incontestable", a-t-il précisé.
De leur côté, les habitants de Ghajar, qui se considèrent comme des citoyens syriens et qui ont obtenu (à leur demande) la nationalité israélienne, s’opposent catégoriquement au retrait de l’armée israélienne de la partie nord de leur village, synonyme de partition selon eux. En signe de protestation, ils ont entamé un sit-in depuis cet après-midi. "Nous n'avons rien à voir avec le Liban (…), le village doit revenir à la Syrie dans le cadre d'une négociation diplomatique avec Damas", a affirmé mercredi à la radio militaire israélienne Najib Khatib, porte-parole de la mairie de Ghajar.
Un vrai casse-tête frontalier
Annexé par Israël en 1981, ce village syrien situé au pied du Golan (conquis par Israël en 1967) s’est étendu au fil du temps vers le nord, en territoire libanais, au point de créer un casse-tête frontalier. Après le retrait israélien du Sud-Liban en 2000, une commission de l'ONU chargée de la démarcation de la frontière libano-israélienne avait placé la portion nord du village (la plus habitée) au Liban et la partie sud en Syrie. L’État hébreu avait évacué une première fois le nord de Ghajar, avant de le réoccuper en marge de la guerre de l’été 2006 qui l’a opposé au Hezbollah.
La décision entérinée aujourd’hui par le gouvernement israélien est en conformité avec la résolution 1701, qui a mis fin au conflit et qui préconisait le retrait d’Israël de tous les territoires libanais occupés. Au grand dam des habitants de Ghajar…