Le gouvernement marocain maintient que l'intervention des forces de l'ordre à Lâayoune était "pacifique" en s'appuyant sur une vidéo, diffusée à des journalistes, impliquant à ses yeux la responsabilité des Sahraouis dans les affrontements.
AFP - Le ministre de l'intérieur a déclaré lundi à Rabat que l'intervention des forces de l'ordre a été "pacifique" lors du démantèlement le 8 novembre d'un campement au Sahara occidental où des contestaires saharaouis, selon lui, y ont utilisé des "méthodes sauvages".
Il s'agit "d'actes barbares", a affirmé Taieb Cherkaoui lors d'une conférence de presse
où une vidéo, diffusée aux journalistes, a montré un homme armé d'un couteau en train d'égorger deux membres des forces de l'ordre, le premier dans le campement et le second à Lâayoune, chef lieu du Sahara occidental.
Les images de cette vidéo ont été tournées par les forces de l'ordre marocaines.
Le 8 novembre, les forces marocaines ont démantelé par la force un camp de toile, au sud de Lâayoune, où jusqu'à 15.000 Sahraouis s'étaient installés depuis la mi-octobre pour protester contre leurs conditions de vie.
Selon le Maroc, douze personnes ont été tuées dont dix parmi les forces de l'ordre lors du démantèlement du camp.
Le Front Polisario qui réclame l'indépendance du Sahara occidental avait fait état pour sa part de "dizaines de morts" et de plus de 4.500 blessés au cours des violences qui ont suivi le démantèlement.
Selon M. Cherkaoui une partie des "contestaires sahraouis" qu'il a qualifiés de "bandes criminelles" ont "délibérément assassiné des membres de forces de l'ordre, utilisé des couteaux, des cocktails molotovs ainsi que des bonbones de gaz incendiaire".
L'intervention des forces de l'ordre, a-t-il ajouté "a été volontairement pacifique, aucune balle à feu n'a été tirée et aucun mort n'a été enregistré parmi la population du campement ainsi qu'à Laâyoune" suite à cette opération.
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc.
Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame l'indépendance de ce territoire via un référendum d'autodétermination tandis que le Maroc propose une autonomie sous sa souveraineté, refusant toute indépendance.