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Michèle Alliot-Marie, figure incontournable de la politique française

Après trois portefeuilles régaliens (Défense, Intérieur, Justice), Michèle Alliot-Marie remplace Bernard Kouchner aux Affaires étrangères. Ministre depuis 2002, figure des années Chirac, MAM semble incontournable.

AFP - Figure des années Chirac, Michèle Alliot-Marie a su se rendre incontournable depuis l'élection de Nicolas Sarkozy et est devenue dimanche la première femme chef de la diplomatie française après avoir été la première ministre de la Défense.

Abonnée aux postes régaliens depuis 2002 (Défense, Intérieur, Justice), l'ancienne présidente de l'ex-RPR (1999-2002) est passée sans encombres de Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy, en évitant au passage les éclaboussures de l'affaire Clearstream, où elle a été entendue plusieurs fois sans être inquiétée par la justice.

Et la mise en cause récente de l'un de ses proches conseillers, David Sénat, visé par l'enquête controversée de la DCRI sur des fuites à la presse dans l'affaire Woerth-Bettencourt, ne lui a pas porté préjudice au point de l'extraire du gouvernement.

Après avoir fait figure d'anti-Dati à la Justice par sa sobriété, Michèle Alliot-Marie, 64 ans, pourra s'appuyer au Quai d'Orsay sur l'expérience internationale acquise au ministère de la Défense. Pendant les cinq ans du second mandat de Jacques Chirac, elle avait parcouru les régions les plus sensibles du monde.

Femme d'autorité dans un univers d'hommes, "MAM" avait également su se faire accepter des militaires.

Au poste de Garde des Sceaux, elle s'est montrée disciplinée dans la gestion de la réforme de la procédure pénale, qu'elle laisse inachevée, mais elle a également su se faire entendre face à son collègue de l'Intérieur Brice Hortefeux. Plusieurs fois, elle n'a pas hésité à "recadrer" publiquement ce grognard de la "Sarkozie" lorsqu'il empiétait sur ses prérogatives.

Place Beauvau, Mme Alliot-Marie a mis en oeuvre deux grands chantiers du président : la réforme du renseignement avec la création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) --fusion des RG et de la DST-- ainsi que l'intégration des gendarmes (militaires) au sein de son ministère.

La ministre de l'Intérieur a également été en première ligne, à l'automne 2008, dans l'affaire de Tarnac, mettant en garde contre la "radicalisation de l'ultra-gauche". Deux ans après, malgré des indices, ce dossier manque de preuves irréfutables.

Mme Alliot-Marie a démarré sa carrière politique dans les Pyrénées-Atlantiques, où son père Bernard Marie fut député (1967-1981) et maire de Biarritz (1983-1991). Entrée pour la première fois à l'Assemblée nationale en 1986, elle a été élue trois fois maire de Saint-Jean-de-Luz (1995, 2001 et 2008).

Elle s'est imposée peu à peu au RPR et a pris sa tête en 1999 jusqu'à la réélection de Jacques Chirac en 2002. Lors de la présidentielle suivante, elle laisse planer le doute sur son éventuelle candidature, avant de se rallier à Nicolas Sarkozy.

Présidente du Chêne, le courant des "gaullistes du renouveau", Michèle Alliot-Marie forme avec le député UMP Patrick Ollier l'un des rares couples de la politique française. Depuis dimanche, ils formeront même le premier couple de ministres de l'histoire de la République, M. Ollier ayant été nommé aux Relations avec le Parlement.