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Nouvelle étape dans la crise politique italienne, quatre membres du gouvernement, partisans de Gianfranco Fini, annoncent leur démission. Ces départs n'entraînent pas, pour autant, la chute immédiate du gouvernement Berlusconi.
AFP - Quatre membres du gouvernement de Silvio Berlusconi, partisans de son ex-allié et désormais adversaire Gianfranco Fini, vont démissionner lundi, une démarche ne suffisant pas toutefois à entraîner la chute immédiate du gouvernement, liée à un vote de confiance au parlement.
"D'ici 13H00 (12H00 GMT), nous présenterons nos lettres de démission irrévocable du gouvernement", a déclaré le sous-secrétaire d'Etat à l'Agriculture Antonio Buonfiglio, membre de Futur et Liberté pour l'Italie (FLI), le nouveau parti créé par M. Fini après sa rupture avec M. Berlusconi.
Les lettres de démission sont composées de "trois lignes, sans commentaires", a-t-il précisé.
Les trois autres démissionnaires sont le ministre des Affaires européennes Andrea Ronchi, le vice-ministre du Développement économique Adolfo Urso, et le sous-secrétaire d'Etat à l'Environnement Roberto Menia.
La sortie annoncée des ministres "finiens" représente une nouvelle escalade dans la crise politique mais la véritable épreuve de force aura lieu au parlement. L'opposition de centre-gauche a déposé une motion de censure à la Chambre des députés tandis que Berlusconi a annoncé qu'il poserait la question de confiance au Sénat puis à la Chambre.
Mais le Cavaliere a demandé que le budget 2011 soit approuvé "définitivement" avant tout vote de censure ou de confiance, ce qui devrait prendre encore plusieurs semaines. Berlusconi et son allié Ligue du nord disposent au Sénat d'une majorité solide mais à la Chambre l'issue d'un vote de confiance dépendrait entièrement des "finiens", qui pourraient mettre le gouvernement en minorité.
Les partisans de M. Fini avaient pourtant voté la confiance au gouvernement de M. Berlusconi le 29 septembre, mais les relations tendues entre M. Fini, président de la Chambre et Berlusconi se sont encore dégradées.
En cas de mise en minorité, M. Berlusconi souhaiterait que seule la Chambre soit dissoute: "Si le gouvernement n'obtient pas la majorité à la Chambre, nous irons aux urnes, mais seulement pour élire de nouveaux députés", a-t-il affirmé ce week-end.
Une hypothèse fermement rejetée par les "finiens". En outre, selon la Constitution, le droit de dissolution relève du seul président de la République, Giorgio Napolitano, un ex-dirigeant du Parti communiste italien, avec lequel Berlusconi entretient des relations tendues.