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Sept morts dans l'incendie d'un foyer de travailleurs immigrés à Dijon

Un incendie survenu dans la nuit de samedi à dimanche dans un foyer de migrants à Dijon (Côte d'Or) a fait sept mort et une dizaines de blessés graves, parmi lesquels figurent des enfants. Le procureur de Dijon a ouvert l'enquête.

AFP - Sept personnes ont péri et onze ont été grièvement blessées à Dijon dans la nuit de samedi à dimanche, dans un incendie parti d'un feu de poubelle, pour une raison indéterminée, qui s'est rapidement propagé à un foyer de travailleurs migrants.

Peu avant 01H30 dimanche, les pompiers ont été appelés pour un simple feu de poubelle, dans un appentis adjacent à un foyer Adoma (ex-Sonacotra) de neuf étages, a raconté à l'AFP le commandant Jean-Louis Marc, du Service départemental d'incendie et de secours de Côte-d'Or.

Mais les appels se sont vite multipliés et lorsque le premier véhicule est arrivé sur les lieux, dix minutes après, "le feu était déjà très développé" et les résidents du foyer ne pouvaient plus "évacuer les lieux par eux-mêmes en raison des fumées", a poursuivi ce responsable.

Selon un autre officier, le capitaine Roy, l'incendie "s'est propagé par la partie isolante du bâtiment", situé dans le quartier sensible de la Fontaine-d'Ouche, gagnant toute la façade et "provoquant d'énormes dégagements de fumée".

Parmi les victimes, âgées de 40 à 60 ans, l'une est décédée après avoir sauté du septième étage et les six autres ont été asphyxiées. Trois sont de nationalité française, deux de nationalité sénégalaise, une algérienne et la dernière vietnamienne, d'après la préfecture.

Les onze blessés graves, parmi lesquels figurent quatre enfants, ont été placés en caisson hyperbare dans les services hospitaliers de Nancy, Besançon, Metz, Lyon et Dijon. Six hélicoptères ont été mobilisés pour transporter ces blessés, qui souffrent essentiellement d'intoxication au monoxyde de carbone.

La préfecture a indiqué que 141 des 190 résidents du foyer étaient présents au moment du sinistre. Tous ont été incommodés par les fumées et, sur les 134 personnes hospitalisées, 45 sont ressorties dimanche à 9H00 pour rejoindre en bus le Palais des Sports de la ville, où a été installé un site d'accueil.

En milieu de matinée, plusieurs dizaines de personnes se trouvaient dans l'une des trois salles réquisitionnées dans ce bâtiment, entourées de membres du Samu et de la protection civile. Des lits ont été dressés et des petits-déjeuners servis.

La façade du foyer était, quant à elle, largement noircie et plusieurs pompiers se sont employés à sécuriser les lieux en retirant tout ce qui était susceptible de tomber, sous le regard de quelques badauds.

Le procureur de Dijon, Eric Lallement, a ouvert une enquête "en recherche des causes de cet incendie", qui a affecté pour une raison inconnue "une ou plusieurs poubelles".

"Pour l'instant nous n'avons pas de qualification pénale pour ces faits. Nous ferons vraisemblablement des autopsies", a indiqué le magistrat à l'AFP.

Quatre-vingt-treize sapeurs-pompiers ont été engagés, dont trois ont été "légèrement intoxiqués et traités sur place", ainsi que neuf ambulances, quatre grandes échelles, cinq fourgons incendie, deux postes médicaux avancés et une cellule respiratoire.

"A la demande du Premier ministre", le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux se rendra dimanche après-midi à Dijon, a annoncé son cabinet, en plein remaniement ministériel.