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La formation du nouveau gouvernement s'annonce difficile

Après l'accord conclu sur la répartition du pouvoir en Irak, le Premier ministre Nouri al-Maliki tiendra une séance au Parlement en vue de la formation de son nouveau gouvernement. Le camp d'Iyad Allaoui dénonce le non-respect de ses engagements.

Washington, Londres et Paris ont tour à tour salué l'accord portant sur la répartition des pouvoirs en Irak, entériné jeudi, qui devrait mettre fin à huit mois d'impasse politique. Le Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki, doit s'atteler à la formation du nouveau cabinet, mais des points de blocages persistent.

Cet accord de partage des pouvoirs constitue "un pas en avant important et j'exhorte l'Irak à conclure rapidement le processus de formation d'un gouvernement qui représente tous les Irakiens", a déclaré vendredi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, dans un communiqué.

Un "ouf" de soulagement

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Explications de notre correspondant Lucas Menget, envoyé spécial à Bagdad

"La France se réjouit de l'esprit de responsabilité des responsables irakiens qui sont parvenus à surmonter leurs divergences", a pour sa part indiqué le ministère français des Affaires étrangères.

Depuis le sommet du G20 à Séoul, le président américain Barack Obama a, quant à lui, évoqué une "étape importante dans l'histoire de l'Irak moderne". Le gouvernement sera "représentatif, ouvert à tous et reflétera la volonté du peuple irakien", a-t-il déclaré.

Après plusieurs jours d'âpres négociations, les députés irakiens, élus le 7 mars dernier, ont élu jeudi à la présidence du Parlement le sunnite Oussama al-Noujaifi et réélu le Kurde Jalal Talabani à la présidence de la République. Celui-ci a aussitôt indiqué qu'il chargerait Nouri al-Maliki, le Premier ministre chiite sortant, de former le nouveau gouvernement.

"Il n'y a pas eu beaucoup de réactions de la population, si ce n'est des klaxons, des tirs de kalachnikov ou des balles traçantes tirées dans la nuit, raconte Lucas Menget, envoyé spécial de FRANCE 24 à Bagdad. Les gens ont poussé un 'ouf' de soulagement."

"Non-respect" de l'accord politique

Le parti de Nouri al-Maliki a remporté 89 sièges lors des législatives de mars, contre 91 à la liste laïque "Irakiya" d'Iyad Allaoui, chiite elle aussi mais largement soutenue par des sunnites.

Malgré sa très courte défaite, Nouri al-Maliki a refusé de quitter le siège de chef du gouvernement et a réussi à fédérer divers courants au Parlement. "Iyad Allaoui a finalement accepté, sur la proposition de Barack Obama, de diriger un Conseil national de la politique intérieure (CNPI), un organe qui pourra prendre des décisions exécutives, explique Lucas Menget. Le CNPI va cohabiter avec le Premier ministre."

Après des mois d'impasse, Nouri al-Maliki devrait donc être formellement désigné Premier ministre dans les prochains jours. Il aura alors un mois pour former son nouveau cabinet. En dépit de l'accord conclu sur le partage du pouvoir, la tâche s'annonce ardue.

Déjà une soixantaine de députés d'"Irakiya" ont boycotté, jeudi, l'élection de Jalal Talabani. Ils dénoncent le "non-respect" par le camp de Nouri al-Maliki de certains points de l'accord politique qui prévoit, entre autre, le vote d'une loi créant le CNPI.

"Le processus gouvernemental est en train de se mettre en route mais il va falloir encore plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant qu'un gouvernement ne soit formé", estime Lucas Menget.