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La monarchie renforce son emprise sur le Parlement

Conséquence du boycott de l’opposition, les Jordaniens ont donné une majorité écrasante aux députés proches du trône hachémite. L'hémicycle, qui compte 120 sièges, enregistre 78 nouveaux venus, principalement pro-monarchistes.

REUTERS - La représentation des tribus bédouines, socle du trône hachémite, s’est accrue au parlement jordanien à la faveur des élections législatives de mardi, au détriment de la majorité palestinienne de la population.

Ce renforcement de l’emprise de la monarchie sur l’assemblée s’est effectué à la faveur du boycottage du scrutin par le Front d’action islamique, vitrine politique des Frères musulmans, et des partis de l’opposition libérale, ainsi que d’une relative apathie de la population.

Selon les chiffres officiels, 53% des trois millions d’électeurs inscrits ont participé au vote, contre 57% aux dernières élections, en 2007.

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Pourquoi le Front de l'Action Islamique boycotte le scrutin jordanien
La monarchie renforce son emprise sur le Parlement

Un Parlement aux ordres de la monarchie ?

Mais le cheikh Hamza Mansour, leader du Front d’action islamique, a mis en doute ces chiffres officiels et présenté comme un succès le boycottage des fondamentalistes, qui constituent le principal courant d’opposition.

Le Front assure que son boycottage des urnes n’est pas un rejet du régime parlementaire mais un refus de la législation électorale actuelle, qui aboutit à surestimer l’influence des zones tribales au détriment des centres urbains, bastions des islamistes et des Palestiniens.

Ainsi le vote d’un électeur d’Amman a quatre fois moins de poids que celui d’un habitant de la localité de Maan, dans le désert. Il en est résulté qu’à Amman et à Zarka, où vit près de la moitié de la population, le taux de participation a été de 33%. Il a atteint 80% dans les zones tribales acquises au trône.

La composition pro-monarchiste du parlement de 120 sièges signifie que l’attachement du roi Abdallah II au traité de paix conclu en 1994 avec Israël ne saurait être remis en question.

Mais, si le Premier ministre Samir al Rifaï a démenti que ce serait un parlement aux ordres, Hassan Barari, professeur de science politique à l’université nationale, prédit le contraire.