Un doublé de Red Bull au Grand Prix du Brésil, remporté par Sebastian Vettel, a permis à l'écurie autrichienne d'empocher le titre mondial des constructeurs. Le suspense reste entier quant au nom du champion du monde chez les pilotes.
AFP - Sebastian Vettel a remporté le Grand Prix du Brésil de Formule 1 devant son coéquipier chez Red Bull Mark Webber et Fernando Alonso (Ferrari), les trois hommes gardant leurs chances de titre intactes pour la dernière course dans une semaine à Abou Dhabi, qui s'annonce passionnante.
La journée est triomphale pour Red Bull. Sacrée championne du monde des constructeurs, son premier trophée en 6 saisons dans la discipline, l'écurie austro-britannique peut se féliciter d'être également la seule structure à avoir encore ses deux pilotes en course pour le sacre.
L'écart entre Alonso (246 points), Webber (238) et Vettel (231) n'est en effet que de 15 points. Seul Lewis Hamilton, 4e au volant d'une McLaren moins compétitive que prévu, se retrouve éjecté de la lutte finale. Avec 24 longueurs de retard sur Alonso, seul un miracle peut lui permettre d'être couronné.
Red Bull, dans la position du chasseur au classement, avait beaucoup à perdre. La maîtrise de Vettel l'a rassuré. L'Allemand, surpris samedi en qualifications par son compatriote Nico Hülkenberg, qui lui avait pris la pole, s'est d'abord défait du pilote Williams dès le départ.
Puis il a dominé la course pratiquement de bout en bout. Webber, qui s'est lui aussi rapidement débarrassé d'Hülkenberg, finalement 8e, l'a bien titillé quelques tours, revenant jusqu'à 1,5 seconde. Mais quelques attardés et une voiture de sécurité ont eu raison de la combativité de l'+Aussie+.
Alonso ayant limité la casse, grâce à un dépassement initial sur Lewis Hamilton, qui le devançait sur la grille, l'écurie Red Bull s'est retrouvée face à dilemme cornélien: fallait-il laisser Webber passer Vettel, au mépris des assurances données toute la saison ?
Vettel énigmatique
Car, en cas de victoire de Webber et d'une 3e place de l'Espagnol, l'Australien serait revenu à 1 point au Championnat, ce qui l'aurait bien avancé dans sa quête du titre, tant sa monoplace est supérieure au reste du plateau, la Ferrari d'Alonso incluse.
Mais l'écurie austro-britannique a choisi de privilégier la sportivité. Vettel et Webber, supposés être traités équitablement, ont donc fini à leur rang respectif.
En ne reprenant que 3 points à Alonso, Webber se retrouve à 8 unités du pilote Ferrari, quand Vettel, désormais à 15 longueurs, peut mathématiquement jouer le titre à Abou Dhabi, même si cela s'annonce extrêmement compliqué.
"Si j'avais 26 points de retard, ce serait impossible. Mais avec 15, c'est possible. Je ne souhaite rien de mauvais à (Alonso) mais je ne serai pas triste de voir de la fumée sortir de sa Ferrari, a plaisanté l'Allemand.
L'interprétation de son coéquipier, mal à l'aise, était évidemment sensiblement différente. Les stratégies d'équipe "aident, mais ce n'est pas dans la philosophie de l'équipe. +Seb+ a bien roulé dimanche pour la victoire. C'est tout", a répondu, agacé, Mark Webber.
Grâce à cette rivalité interne, Fernando Alonso dispose encore d'une petite marge de sécurité. "J'ai besoin d'une 2e place pour être champion si Mark gagne (le 14 novembre dans les Emirats), et d'une 5e si +Seb+ s'impose", a calculé, satisfait, l'Espagnol.
Reste à savoir comment les Red Bull se comporteront si le tiercé de tête est le même qu'au Brésil dans les tours du GP d'Abou Dhabi. Vettel, qui ne pourra plus être sacré, devra s'effacer pour que Webber le soit. L'Allemand le fera-t-il, au vu de la rivalité entre les deux pilotes ?
"Vous verrez. Je suis allé à l'école. C'est tout ce que je peux répondre", a-t-il répondu, plus énigmatique que jamais.