![Paris et Londres signent un accord historique de coopération militaire Paris et Londres signent un accord historique de coopération militaire](/data/posts/2022/07/15/1657923382_Paris-et-Londres-signent-un-accord-historique-de-cooperation-militaire.jpg)
Paris et Londres ont signé des accords historiques de coopération de défense et de sécurité lors du sommet bilatéral à Londres, ce mardi, ouvrant "un nouveau chapitre" dans les relations franco-britanniques. Explications.
Le Président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont signé, ce mardi, lors d’un sommet à Londres un partenariat sans précédent en matière de défense, de sécurité et de coopération nucléaire. Bien que motivés par des raisons financières et budgétaires, ces accords sont un fait historique pour les deux anciens ennemis du Vieux Continent qui se sont si souvent affrontés. "Aujourd'hui, nous ouvrons un nouveau chapitre" dans nos relations, a déclaré David Cameron tandis que Nicolas Sarkozy soulignait l'importance de cet accord "qui va nous permettre de réaliser un certain nombre d'économies". Voici les principaux points de ces traités conclus par les deux seules puissances nucléaires européennes :
- Traité de défense et de sécurité
Il prévoit de développer la coopération entre les forces armées des deux pays et leur déploiement conjoint, le partage et la mutualisation de matériels et d'équipements militaires, la construction d'installations communes ainsi qu'une coopération industrielle et technologique.
Plus largement, les deux pays vont rapprocher leurs industries de défense en matière de sous-marins, de drones ou de missiles, afin de partager les coûts de développement. Par ailleurs, les deux pays signeront en 2011 un contrat unique d'entretien et de maintenance pour leur flotte d'avions de transport militaire A400M et entendent former leurs pilotes ensemble. Enfin, l’accord prévoit le développement en commun de missiles et de satellites.
- Coopération dans le domaine nucléaire
Dans "le respect total de l'indépendance" des forces de dissuasion des deux pays, la France et la Grande-Bretagne ont conclu un traité sur la coopération dans le domaine des technologies nucléaires. Cette coopération "sans précédent" prévoit d’utiliser un laboratoire commun à Valduc (Bourgogne) où sera modélisée la performance des têtes nucléaires et des équipements associés". Il commencera à fonctionner dès 2014 et sera totalement opérationnel en 2022. Par ailleurs, un centre de développement technologique commun à Aldermaston au Royaume-Uni, "soutiendra ce projet".
Au total, ces deux structures devraient mobiliser "plusieurs dizaines" de spécialistes français et britanniques et coûter "plusieurs centaines de millions d'euros" aux deux pays, a-t-on indiqué à Paris.
- Force expéditionnaire commune interarmée
La Grande-Bretagne et la France ont décidé de créer une "force expéditionnaire commune interarmée", forte de plusieurs milliers de soldats. Non permanente, elle sera déployée dans le cadre d’opérations de "haute intensité". Elle comprendra une composante terrestre, une composante maritime et une aérienne, avec leurs états-majors. Cette force sera disponible pour des opérations bilatérales, de l'Otan, de l'Union européenne ou de l'ONU. Annoncée douze ans plus tôt au sommet de Saint-Malo, cette force était restée, jusque-là, au point mort.
- Lutte contre le terrorisme
Les deux pays se sont également entendus pour renforcer sensiblement leur coopération dans ce domaine. Détection précoce des activités et du recrutement de terroristes dans chaque pays, partage d'informations, prévention des menaces nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques et explosifs, protection des populations et des infrastructures critiques et sûreté de l'aviation commerciale.
- Un budget annuel d’au moins 100 millions d’euros
Londres et Paris vont mettre, chacun, en commun un budget annuel d’au moins 50 millions d’euros pour des projets de recherche et développement. Il sera concentré dans dix domaines prioritaires dont les communications par satellites, les drones, les systèmes navals, les missiles, les capteurs, la guerre électronique et la simulation.