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Ouverture du procès de l’"Enron indien", l'auteur du plus gros scandale financier du pays

Le patron de Satyam, l’ancien géant informatique indien, avait reconnu en janvier 2009 une fraude de plus d’un milliard de dollars. Son procès a débuté, ce mardi, et tentera d’apporter toute la lumière sur le plus important scandale financier indien.

Comment pendant huit ans B. Ramalinga Raju a-t-il pu maquiller les comptes de son groupe, feu le géant indien de l’informatique Satyam ? C’est l’une des questions qui va être abordée à partir de mardi au cours du procès de l'auteur de la plus grosse escroquerie comptable en Inde. Le patron de Satyam est poursuivi pour "fraude", "tromperie" et "association de malfaiteurs".

L’affaire avait secoué le mileu financier indien et est entrée dans les annales sous le nom d’ "Enron indien" en référence à la retentissante faillite entachée de fraude du courtier en énergie américain.

Le 7 janvier 2009, B. Ramalinga Raju avait révélé avoir falsifié les comptes de Satyam à hauteur de 1,03 milliard de dollars. Ce respecté patron, qui avait cotoyé des chefs d’État comme le président des États-Unis, Bill Clinton, avait entre autres inventé durant des années des recettes qui n’existaient pas et largement sous-estimé dans ses comptes certaines dettes. "C’était comme chevaucher un tigre sans savoir comment s'arrêter sans se faire dévorer", avait reconnu, à l’époque, B. Ramalinga Raju qui est depuis en prison dans l’attente de son procès.

Onde de choc

Si Satyam continue d’exister aujourd’hui sous le nom de Mahindra Satyam, l'entreprise a largement été dépouillé de ses actifs les plus rentables comme son service informatique par des grands groupes comme Nestlé ou General Motors. À l’apogée de sa gloire, cet ex-fleuron de l’informatique indienne gérait les plateformes clientèles pour Citigroup ou encore Nissan.

Le scandale n’a pas seulement atteint de plein fouet Satyam et son patron, mais il a mis en péril tout le secteur indien de l’informatique. Le fait que ce grand groupe ait pu cacher une telle escroquerie, alors que les comptes de ces entreprises de pointe étaient soumis à un triple contrôle, a soulevé des doutes sur tout le secteur. Pourquoi lui et pas les autres ? Après ces révélations, la Banque mondiale avait arrêté un temps toute collaboration avec deux autres sociétés informatiques indiennes.

Une onde de choc qui avait poussé l’État à agir avec diligence. La Serious Fraud Investigation Office s’était chargée pendant un an de l’enquête tandis que le gendarme de la bourse indienne menait la sienne en parallèle.