Les corps de quatre Français ont été retrouvés après le crash d'un hélicoptère au large de la Terre Adélie, jeudi. Leurs corps ont été rapatriés sur la base scientifique française Dumont D'Urville.
AFP - Quatre Français ont été tués dans le crash sur la banquise d'un hélicoptère utilisé pour ravitailler une base scientifique en Terre Adélie, et l'enquête s'annonce délicate pour éclaircir les causes du drame, survenu dans des conditions météo extrêmes.
Aucun des quatre passagers à bord de l'appareil, un Ecureuil AS-350, n'a survécu, ont confirmé samedi les services de secours australiens, qui avaient repéré les débris de l'appareil vendredi, au lendemain du crash.
A la faveur d'"une fenêtre météo favorable", un autre hélicoptère avec à son bord un médecin et un secouriste a pu se rendre sur les lieux du crash et rapatrier les quatre corps sur la base de Dumont d'Urville, où une chapelle ardente a été installée, a précisé l'administration des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf).
Les victimes, quatre hommes, sont deux techniciens de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (Ipev), qui gère la base, le mécanicien et le pilote de l'appareil, a ajouté cette administration ayant autorité sur la Terre Adélie et les îles australes (Crozet, Kerguelen, etc).
Trois corps avaient été aperçus par un avion australien vendredi, gisant sur la banquise, à proximité des débris de l'hélicoptère, "éparpillés sur 150 mètres", ce qui laissait peu d'espoir de retrouver vivant le quatrième occupant, en raison d'une très mauvaise météo.
L'hélicoptère avait disparu jeudi alors qu'il emmenait vers la base Dumont d'Urville une première équipe qui devait prendre la relève du personnel sur place. L'appareil avait décollé de l'Astrolabe, le navire de l'Ipev, bloqué dans sa progression par les glaces et qui effectuait à partir d'Hobart en Tasmanie (Australie) une de ses cinq missions de ravitaillement annuelles, la dernière remontant à mars, a indiqué à l'AFP à La Réunion le préfet des Taaf, Rollon Mouchel-Blaisot.
Un deuxième hélicoptère basé sur le navire avait tenté, en vain, de retrouver la trace de l'appareil.
Après la découverte des corps, les autorités australiennes, coordonnatrices des recherches dans la zone, ont demandé à l'Astrolabe de faire demi-tour et de rentrer à Hobart et d'interrompre sa mission. Une quarantaine d'agents de l'Ipev et des scientifiques se trouvent à bord du navire et devaient assurer la relève de la base Dumont D'Urville. Ils ne pourront être de retour qu'au mois de décembre lors de la prochaine mission de l'Astrolable, selon les Taaf.
"L'enquête sur les causes de l'accident sera difficile et délicate" a déclaré M. Mouchel-Blaisot.
Selon lui, "des photos ont été prises et quelques objets récupérés sur les lieux du crash", qui pourront servir à l'enquête judiciaire, dirigée depuis La Réunion par le procureur de la République de Saint-Pierre.
"Les pilotes embarqués sur l'Astrolabe sont habitués à travailler dans des conditions extrêmes", a encore dit le préfet des Taaf. Le dernier accident d'hélicoptère en Terre Adélie remonte à 1999 et avait fait trois victimes.
Selon l'Autorité de sécurité maritime australienne, le dernier rapport sur l'hélicoptère de l'Astrolabe mentionnait qu'il volait à très basse altitude (10 m) à 37 km/h.
Comme le préfet, les ministres Valérie Pécresse (Recherche) et Marie-Luce Penchard (Outre-mer) ont fait part de leur émotion après ce drame. Mme Penchard a adressé une lettre de condoléances au directeur de l'Ipev, Yves Frénot, basé dans le Finistère.