logo

La reprise de la croissance américaine se confirme

Le PIB des États-Unis a augmenté de 2 % au deuxième trimestre, tiré par la consommation selon une première estimation du département du Commerce. Une croissance qui n'est pas encore en mesure de résorber les destructions d'emplois.

AFP - Les chiffres officiels du produit intérieur brut (PIB) américain publiés vendredi ont révélé une légère accélération de la croissance économique au troisième trimestre en même temps qu'ils confirmaient la faiblesse de la première économie mondiale.

Le produit intérieur brut du pays a augmenté de 2% en rythme annuel par rapport au deuxième trimestre, selon la première estimation de la croissance de l'été publiée vendredi par le département du Commerce américain et conforme à la prévision médiane des analystes.

L'été a marqué le cinquième trimestre consécutif de hausse du PIB depuis le début de la reprise économique ayant suivi la récession terrible qui s'est achevée officiellement en juin 2009.

Le ministère note que l'accélération de la croissance n'a été que "légère" par rapport au printemps, où l'activité économique avait nettement marqué le pas, le PIB n'ayant alors augmenté que de 1,7% en rythme annuel.

La croissance reste très inférieure au potentiel du pays, ce qui signifie que l'économie n'est pas assez vigoureuse pour permettre une baisse du taux de chômage américain, proche de son plus haut niveau en une génération.

L'amélioration du taux de croissance reflète en premier lieu "une nette décélération des importations, et une accélération de la production stockée et de la consommation des ménages", écrit le ministère.

Ces contributions positives ont été oblitérées en partie par un recul de l'investissement des ménages dans le logement, et une décélération nette de l'investissement des entreprises ainsi que des exportations.

Moteur traditionnel de l'activité américaine, la consommation des ménages a crû de 2,6% au troisième trimestre, réalisant sa plus forte hausse depuis 2006 et apportant 1,8 point de croissance au pays.

Pour Inna Mufteeva, analyste de la banque Natixis, c'est une bonne surprise, "étant donné l'évanouissement progressif des effets du plan de relance".

Le commerce extérieur a fait perdre 2 points à la hausse du PIB, contre 3,5 au printemps.

La hausse des stocks des entreprises a fourni 1,44 point de croissance, avec toutefois un revers: la progression des ventes finales a ralenti à 0,6% au troisième trimestre, signe d'une demande encore très faible.

L'économie a d'ailleurs été soutenue par une progression des dépenses publiques, qui ont apporté 0,7 point de croissance.

A quelques jours des élections législatives du 2 novembre, l'annonce de l'accélération du PIB arrange le camp démocrate du président Barack Obama, à la traîne dans les sondages face à l'opposition républicaine.

Pour James Marple, analyste du groupe de services financiers TD Financial, il y a deux façon de considérer les chiffres du ministère: selon le principe du verre à moitié plein, ou selon celui du verre à moitié vide.

"Il y a peu de doute" selon lui, que cette deuxième lecture "l'emporte aujourd'hui" du point de vue de la banque centrale (Fed), dont le Comité de politique monétaire doit se réunir les 2 et 3 novembre et pourrait en conséquence annoncer de nouvelles mesures de relance monétaire exceptionnelles afin de soutenir la reprise.

Sans exclure une aide supplémentaire de la Fed à l'avenir, Sal Guatieri, de BMO Capital Markets, juge néanmoins "encourageante" l'amélioration de la croissance pendant l'été.

L'économie semble croître lentement actuellement, note-t-il, mais elle devrait recommencer "à tourner plus vite en 2011".