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Nouveau geste du Vatican en faveur d'un mouvement intégriste : selon la presse italienne, le souverain pontife a annulé l'excommunication, prononcée en 1988, de quatre évêques venant de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.

AFP - Le pape Benoît XVI a décidé d'annuler l'excommunication prononcée en 1988 par Jean Paul II contre les évêques intégristes adeptes de Mgr Marcel Lefebvre, affirme jeudi le quotidien italien Il Giornale.

Le décret déjà signé par le pape, qui lève l'excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre dont celle de son successeur Mgr Bernard Fellay, doit être rendu public d'ici la fin de la semaine, selon le vaticaniste d'Il Giornale Andrea Tornielli, généralement bien informé.

L'information n'a été ni démentie ni confirmée par le Vatican.

Cette mesure de Benoît XVI fait suite à de précédents gestes du pape allemand pour mettre fin au schisme intégriste, avec notamment la réhabilitation en juillet 2007 de la "messe tridentine" en latin abandonnée après le concile Vatican II (1962-65).

En juin 2008, le Vatican a aussi renoncé à exiger explicitement des adeptes de Mgr Lefebvre, regroupés dans la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) dirigée par Mgr Fellay, la reconnaissance du concile Vatican II (liberté religieuse et ouverture à la société).

Il leur avait simplement demandé de s'engager à ne pas mettre en cause la la personne du pape ou à faire des déclarations en contradiction avec l'Eglise.

Depuis le début de son pontificat en avril 2005, Benoît XVI n'a pas ménagé ses efforts pour réintégrer les Lefebvristes. Il avait reçu en privé Mgr Fellay durant l'été 2005.

Selon Andrea Tornielli, le prochain geste devrait être l'attribution d'un statut juridique au sein de l'Eglise catholique à la Fraternité et à ses quelque 500 prêtres.

La Fraternité, dont le siège est à Ecône (Suisse), revendique 150.000 fidèles à travers le monde, particulièrement en France et au Brésil.

Selon une source proche du Vatican, le décret consacrant la réintégration de ses évêques pourrait ne pas porter la signature du pape même s'il en a nécessairement approuvé la promulgation.

En juin 1988, c'est un décret du cardinal Bernardin Gantin, préfet de la Congrégation pour les évêques, qui avait constaté "l'acte schismatique" accompli par Mgr Lefebvre en ordonnant quatre évêques, un acte réservé au pape.

Ces prélats avaient été excommuniés de fait mais la mesure lourde de conséquences pour eux et pour les prêtres qui les ont suivis ou qu'ils ont ordonné par la suite, épargnait leurs fidèles, considérés comme des "frères séparés" susceptibles de réintégrer la "pleine communion" de l'Eglise sans autre forme de procès.