
Le projet de réforme des retraites du gouvernement a été adopté vendredi soir par le Sénat à une courte majorité : 177 voix contre 153. Un vote final achèvera la ratification du texte mercredi 27 octobre.
Le projet de loi sur la réforme des retraites a été adopté au Sénat, par 177 voix contre 153, après trois semaines d’examen.
"C’est la victoire d’une certaine forme de courage en politique", a déclaré Éric Woerth à l’issue du vote. Le ministre du Travail et architecte de la réforme affichait sa satisfaction au sortir de la séance. "Nous avons passé, avec Georges Tron [secrétaire d’État chargé de la fonction publique], à peu près 150 h au Sénat pour convaincre, et travailler sur cette réforme", a-t-il déclaré au micro de France 24. "La France devait réformer et nous l’avons fait en toute responsabilité. Ça nous permet de sauver notre système de retraites par répartition. On vit plus longtemps, il est normal de travailler un peu plus longtemps".
Sans surprise, les sénateurs de la majorité et les centristes – excepté le groupe MoDem - ont voté en faveur du texte. Les groupes de gauche ont voté contre : Parti socialiste, Parti communiste et partis de gauche, Verts et radicaux.
Le texte prévoit un recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans à l’horizon 2010, et de 65 à 67 ans l’âge de départ à taux plein, si la durée de cotisation nécessaire n’est pas atteinte.
Le vote définitif du Parlement devrait intervenir mercredi. La Commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés), chargée d'établir un texte commun Sénat-Assemblée se réunira lundi. Son texte sera ensuite soumis aux deux Chambres mardi et mercredi.
Coup d’accélérateur au vote
Hier, le gouvernement a eu recours à la procédure de "vote unique" sur une partie des articles additionnels du texte pour accélérer les débats. La procédure, prévue par l’article 44 de la Constitution, lui a permis de raccourcir l'examen des quelque 250 derniers amendements et de procéder au vote avant le week end.
Ce débat au Sénat a été le plus long de ces 25 dernières années. Quelque 1 237 amendements ont été déposés, majoritairement par l’opposition.
Ce coup d’accélérateur a provoqué la colère des responsables de l’opposition, la Première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry a dénoncé "un coup de force". "Le PS n’a pas été à la hauteur des débats", a répondu le ministre du Travail à l’issue du vote au Sénat.
Les syndicats ont appelé à deux nouvelles journées de grève le 28 octobre et le 6 novembre. " Il y a le temps d’avant la loi, où chacun s’exprime, et le temps d’après la loi, où on peut continuer à s’exprimer, mais où la loi va s’appliquer", a déclaré Éric Woerth.