Après trois mois de polémique, FRANCE 24 vous propose un autre regard sur les gens du voyage et les Roms. Notre reporter Hélène Frade s’est rendue dans le Val d'Oise, en banlieue parisienne, où des enseignants partent dans les campements, à la rencontre de ces élèves français et roms.
L'histoire commence au cœur de l'été, à Saint-Aignan, un petit village sans histoire du Loir-et-Cher.
Un soir de juillet, un jeune homme issu de la communauté des gens du voyage, est tué en tentant de forcer un barrage de la gendarmerie.
Pour ses proches, la nouvelle est inacceptable.
Dans leur colère, ils saccagent plusieurs commerces et la gendarmerie de Saint-Aignan.
Au cœur de l'été, ce fait divers prend des proportions inattendues.
Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, ouvre le bal... Il s'étonne de voir des "voitures de forte cylindrée" sur les campements des gens du voyage, une communauté aux ressources souvent faibles.
Le sous-entendu est explicite.
Le Président de la République prend le relais, en évoquant simultanément dans son discours sur la sécurité de Grenoble, les gens du voyage, et les Roms - une population à l'origine nomade, venue d'Europe de l'Est, essentiellement de Roumanie et de Bulgarie.
En l'espace de quelques jours, le fait divers devient le problème d'une communauté tout entière, communauté assimilée dans un deuxième temps à une population étrangère.
Tout va très vite, et comme souvent, le traitement médiatique est sans mesure.
Après quelques semaines, il est devient presque impossible d'entrer en contact et avec les gens du voyage et les Roms.
Des populations excédées et effrayées de la pression soudaine dont elles ont été l'objet.
Je décide alors d'aborder le sujet différemment.
Mon projet, c'est de comprendre pourquoi ces deux communautés se sont retrouvées associées aux problèmes de l'insécurité de la délinquance, mais aussi, assimilées entre elles.
Après plusieurs jours, je découvre l'existence d'une association, l'Aset, l'association d'aide à la scolarisation des enfants tziganes.
Des enseignants qui travaillent auprès des gens du voyage et des Roms venus d'Europe de l'Est.
Des professeurs qui vont au contact, les nouveaux hussards de la République, et qui vont être ma clé pour réaliser mon reportage.