
La Foire internationale d'art contemporain (Fiac) se tient de jeudi à dimanche au Grand Palais à Paris. Cette 37e édition se montre sélective dans le but de "viser la qualité" selon Jennifer Flay, commissaire général de la Fiac depuis juin.
AFP - De qualité, avec des oeuvres souvent sobres : la Foire internationale d'art contemporain (Fiac), qui se tient de jeudi à dimanche à Paris, s'est montrée résolument sélective pour cette 37e édition en refusant le ticket d'entrée à de nombreuses galeries.
Alors que des foires d'art contemporain poussent comme des champignons un peu partout dans le monde notamment à l'Est, la Fiac, après la période sombre des années 1990, éveille à nouveau l'intérêt des galeries internationales et des collectionneurs étrangers.
La présence du marchand d'art américain Larry Gagosian, qui ouvre mercredi une galerie luxueuse près des Champs-Elysées, participe au "buzz" autour de cette nouvelle édition. Pour sa première participation à la Fiac en qualité d'exposant, au Grand Palais, Gagosian présente une dizaine d'oeuvres, de qualité muséale, autour de la femme: Pablo Picasso, Andy Warhol, Albert Giacometti, Richard Prince...
"Ils n'ont pas mis de cartels indiquant de qui sont les oeuvres, ça fait plus chic", chuchote un visiteur lors du vernissage de la Fiac mercredi.
"Gagosian est partout", relève une collectionneuse en énumérant les nombreuses galeries de ce marchand d'art, qui a commencé en vendant des lithographies à Los Angeles à la fin des années 1970.
La "personnalité la plus influente du monde de l'art 2010" (dixit le magazine britannique ArtReview) est présente en personne sur son stand. Cheveux argentés, chemise bleue, cravate rouge, il sourit peu. Et passe coup de fil sur coup de fil, sourcils froncés.
D'autres galeries de renommée internationale participent également pour la première fois à la Fiac comme Max Hetzler (Berlin), Regen Projects (Los Angeles) ou Victoria Miro (Londres).
Au total, les galeries étrangères représentent 62% des exposants de la Fiac, qui se déroule à la fois sous la nef du Grand Palais et dans la Cour carrée du Louvre, le jardin des Tuileries servant de lien entre les deux sites. Vingt-quatre pays sont représentés.
"Nous avons procédé à une sélection draconienne pour viser vraiment la qualité", souligne Jennifer Flay, commissaire général de la Fiac depuis juin, après en avoir assuré la direction artistique depuis 2004. "Sur 640 demandes, nous n'avons retenu que 195 galeries" d'art moderne et contemporain, dont 72 françaises, indique à l'AFP cette ancienne galeriste d'origine néo-zélandaise.
La foire parisienne est servie par son écrin, le Grand Palais et sa verrière majestueuse, retrouvés il y a cinq ans.
"Pendant des années, je n'avais pas beaucoup de considération pour la Fiac. Mais à présent, c'est devenu une grande foire", déclare à l'AFP Barbara Schiff, une collectionneuse de Miami, qui dit posséder les "grands noms" de l'art.
"Je me sens vraiment bien. La foire n'est pas trop grande", souligne en anglais une visiteuse.
"L'échelle de la foire paraît juste", commente pour l'AFP Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée national d'Art moderne du Centre Pompidou, en relevant l'économie de la présentation et la qualité de la sélection.
"Cette année, on sent que les gens sont venus pour acheter. Certains collectionneurs m'ont dit qu'ils avaient déjà commencé et qu'ils n'avaient pas été très raisonnables", indique Mme Flay.