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Hortefeux promet aux casseurs "que leurs actes ne resteront pas impunis"

Après trois jours de violences dans le centre de Lyon, Brice Hortefeux a effectué une visite éclair pour indiquer aux casseurs, qui ont agi en marge des manifestations étudiantes, que "leurs actes ne resteront pas impunis".

AFP - Un calme relatif est revenu mercredi dans le centre de Lyon, théâtre depuis plusieurs jours de scènes de violence, où le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a effectué une visite éclair pour promettre aux casseurs "que leurs actes ne resteront pas impunis".

De brefs incidents ont éclaté en fin de matinée dans la presqu'île, avec l'incendie d'un camion de livraison et de nouvelles échauffourées entre forces de l'ordre et petits groupes de jeunes, tandis qu'un hélicoptère de la police survolait la zone à basse altitude.

Mais la violence a nettement décrû par rapport à la veille. En marge des manifestations contre la réforme des retraites, mardi, six voitures avaient été incendiées, 21 retournées, 9 commerces avaient été pillés, huit autres dégradés et six abribus détruits, selon la préfecture.

Dans la nuit de mardi à mercredi, quatre unités mobiles sont venues renforcer l'important dispositif des forces de l'ordre déployé dans le centre-ville, portant de 700 à 800 le nombre des policiers et gendarmes mobilisés.

Par ailleurs, aucun transport en commun n'a desservi la presqu'île entre 09H00 et 16H00, une "mesure préventive" décidée par la préfecture et partiellement levée ensuite. Toutes les poubelles et objets pouvant servir de projectiles ont été retirés des rues commerçantes à la demande de la mairie.

Brice Hortefeux, arrivé en début d'après-midi à Lyon, a annoncé une nette baisse des interpellations par rapport à mardi. Mercredi à 13H00, 112 personnes avaient été arrêtées en France en marge du mouvement contre les retraites, dont 20 à Lyon, contre 190 la veille à la même heure, dont 79 à Lyon.

"On a affaire à des gens de plus en plus jeunes et pas nécessairement connus de la police ou de la justice, sans conviction politique particulière et sans rapport avec le conflit sur les retraites", a expliqué à l'AFP le procureur de la République de Lyon, Marc Désert.

Neuf mineurs devaient être déférés au parquet mercredi après-midi pour "violences aggravées" et "dégradations aggravées par incendie", a précisé le magistrat. Selon lui, "ils viennent se greffer sur une situation sociale agitée et descendent dans la rue pour profiter du désordre".

Le ministre de l'Intérieur a de son côté, lors d'un point-presse, promis aux auteurs des violences "que leurs actes ne rester(aient) pas impunis", assurant que "la France n'appart(enait) pas aux casseurs, aux pilleurs ni aux caillasseurs".

M. Hortefeux a par ailleurs annoncé la mise en place d'une "cellule d'indemnisation des victimes" des pillages, précisant que la "solidarité nationale" s'exercerait si les commerçants concernés n'étaient pas couverts par les assurances.

Il s'est ensuite rendu dans une rue piétonne du centre-ville pour voir plusieurs commerces vandalisés mardi, essuyant quelques huées de passants, dont nombre de lycéens et d'étudiants. Lorsqu'il s'est engouffré dans sa voiture, une heure et demie après son arrivée, un "Bravo, belle mise en scène!" a fusé.

Dans un communiqué, le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, a dénoncé une "opération de communication" de la part du ministre de l'Intérieur, alors qu'il "croyait" que Brice Hortefeux s'était rendu à Lyon pour "une réunion de crise".