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L'explosion à l'origine de la mort de l'ex-Premier ministre libanais, assassiné à Beyrouth en février 2005, a fait l'objet d'une reconstitution dans le camp militaire de Captieux, en Gironde, à la demande du Tribunal spécial pour le Liban (TSL).

AFP - Une reconstitution de l'assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, tué à Beyrouth en février 2005, a été organisée mardi au camp militaire de Captieux (Gironde), à la demande du Tribunal spécial pour le Liban (TSL).

"Le 19 octobre 2010, un essai de caractérisation d’explosion a été effectué au camp

militaire de Captieux (France) dans le cadre du mandat du bureau du procureur du Tribunal Spécial pour le Liban", a annoncé le TSL dans un communiqué depuis La Haye.

"Il a consisté à reproduire une explosion afin de procéder à des vérifications en matière de police technique et scientifique. Il ne s'apparente ni dans ses modalités ni dans son objet à une reconstitution de crime", a-t-il précisé.

"Un collège international composé d'experts missionnés par le Bureau du Procureur était présent lors de l’essai et procèdera à l’analyse des résultats obtenus. Ces résultats font partie de l’enquête et, à ce titre, demeureront confidentiel", a souligné le TSL.

Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé cette reconstitution, soulignant qu'elle avait été menée en réponse "à une demande de coopération" du TSL.

"La France a répondu, avec d'autres Etats, à une demande de coopération technique du TSL, conformément aux résolutions 1757 et 1852 du Conseil de sécurité des Nations unies et à notre action constante en faveur de la justice pénale internationale", a indiqué le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.

La France a renouvelé son soutien au tribunal.

"Dans l’intérêt du Liban comme de l’ensemble de la région, le Tribunal doit pouvoir continuer à travailler en toute indépendance comme il le fait actuellement et dans la sérénité. Personne ne peut ni ne doit préjuger de l’issue de ses travaux ou essayer d’exercer une influence sur eux", a ajouté M. Valero.

Au Liban, le TSL est au centre d'une crise politique entre le camp du Premier ministre Saad Hariri, fils de Rafic Hariri, et le parti chiite Hezbollah, qui accuse le tribunal d'être "politisé" et d'avoir basé son enquête sur de faux témoignages.

Des informations sur une possible mise en cause par le TSL de membres du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri font craindre un regain de violences confessionnelles au Liban et un effondrement du gouvernement d'union nationale.

L'annonce de la reconstitution avait été faite peu auparavant par le maire de la commune de Captieux, près d'un camp militaire utilisé comme champ d'exercice de tir par l'armée française.

"La reconstitution a bien eu lieu aujourd'hui, une explosion s'est produite vers 17H00, il y avait beaucoup de forces de l'ordre autour du camp", a indiqué à l'AFP Georges Bernard.

Rafic Hariri, ancien Premier ministre devenu hostile à l'influence de Damas au Liban, a été tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée contenant plus de 1.000 kilos d'explosifs à Beyrouth le 14 février 2005.

Le mandat du TSL "consiste à identifier et poursuivre les personnes responsables de l’attentat du 14 février 2005 à Beyrouth", selon le communiqué du Tribunal.