
Suspendu par l'Union cycliste internationale en raison d'un contrôle antidopage dont le résultat s'est avéré anormal, le cycliste espagnol s'est déclaré convaincu qu'il s'agissait d'"une erreur" lors d'une conférence de presse.
Sans surprise, Alberto Contador a conservé la même ligne de défense avancée quelques heures plus tôt par son agent, selon laquelle il serait "victime" d'une contamination alimentaire. "Je n'ai aucun doute sur mon innocence", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée à Pinto, près de Madrid, se disant persuadé qu'il s'agissait d'une "erreur".
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Le cycliste espagnol, qui courait sous les couleurs d'Astana avant de rejoindre l'équipe Saxo Bank en août dernier, a été contrôlé le 21 juillet à Pau, lors de la deuxième journée de repos de l’édition 2010 du Tour de France. L'échantillon B a confirmé la présence de clenbutérol, un anabolisant interdit, a-t-on appris ce jeudi.
Le triple vainqueur du Tour (2007, 2009, 2010) a incriminé une "viande" qu'il aurait mangée avec d’autres coureurs peu avant son contrôle. Mais "j’ai été le seul à avoir été contrôlé ce jour-là", tient-il à préciser. Le coureur espagnol a par ailleurs insisté sur la quantité infinitésimale du produit interdit retrouvé dans ses urines.
"Nous avons donné notre version à l'UCI le 26 août, a expliqué Contador. Elle semble comprendre parfaitement que c'est un cas très clair de contamination alimentaire." Et d'ajouter : "Nous ne pouvons comparer cette affaire à aucune autre".
Incrédulité
"Je suis dubitatif, commente pour sa part Jean-René Godard, consultant sportif spécialisé dans le cyclisme, sur le plateau de FRANCE 24. Certes, tous les biochimistes s’accordent à dire que la viande contient du clenbutérol, mais je trouve étrange d’incriminer une viande espagnole importée d’Espagne le 19 juillet, stockée le 20 et cuisinée le 21."
Dans son communiqué, l’Union cycliste internationale (UCI) parle d’un simple "résultat anormal" car la concentration du produit était "400 fois moins grande que ce que les laboratoires accrédités par l'Agence mondiale antidopage (AMA) doivent être capables de déceler." Comme le prévoit le règlement, l’UCI a toutefois suspendu à titre provisoire l'Espagnol. "De nouvelles enquêtes scientifiques doivent être réalisées avant de pouvoir tirer des conclusions", précise le communiqué. Les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines.