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Aux États-Unis, les Frères musulmans dans le viseur de Donald Trump
Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret affirmant que les Frères musulmans "au Liban, en Jordanie et en Égypte" "soutiennent des campagnes de violence et de déstabilisation qui nuisent à leurs propres régions, à des citoyens américains ou à des intérêts américains". Après ce décret, la confrérie pourrait être désignée comme "organisation terroriste étrangère".
Donald Trump à la Maison Blanche le 22 novembre 2025. © Jose Luis Magana, AP

Le président américain Donald Trump a signé lundi 24 novembre un décret enclenchant un processus au terme duquel les branches des Frères musulmans dans certains pays doivent être désignées comme "organisations terroristes étrangères."

Le texte publié par la Maison Blanche note que les branches des Frères musulmans "au Liban, en Jordanie et en Égypte", le pays où ce mouvement a été fondé, "commettent ou encouragent et soutiennent des campagnes de violence et de déstabilisation qui nuisent à leurs propres régions, à des citoyens américains ou à des intérêts américains".

C'est au chef de la diplomatie Marco Rubio et au ministre des Finances Scott Bessent qu'il reviendrait de mener à bout le processus de désignation.

La classification comme "organisation terroriste étrangère" permet, outre la pression politique, de prendre une série de mesures financières et administratives : gel des avoirs, interdiction de transactions, interdiction d'entrée sur le territoire américain, etc.

Islam politique conservateur

La confrérie des Frères musulmans, organisation transnationale implantée dans de nombreux pays, a longtemps été le principal mouvement d'opposition en Égypte malgré des décennies de répression.

Aujourd'hui considérée dans le pays comme une organisation "terroriste", elle a été rayée du paysage politique en 2013, après le bref mandat d'un an de l'un des leurs, Mohamed Morsi. La confrérie porte le projet d'un islam politique conservateur. Le mouvement a été interdit dans plusieurs autres pays, dont l'Arabie saoudite et plus récemment, en avril, la Jordanie.

La Jordanie a imputé à la confrérie des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs. 

En France, le président Emmanuel Macron a consacré cette année deux conseils de défense et de sécurité nationale à "l'entrisme" des Frères musulmans.

Avec AFP