De plus en plus concurrencé dans son pré carré américain, le constructeur de BlackBerry a dévoilé, lundi, sa tablette PlayBook censée porter un sérieux coup aux ventes, déjà vertigineuses, de l'iPad d'Apple.
"C’est l’un des moments les plus excitants dans notre histoire." Mike Lazaridis, le patron de Research in Motion (RIM), le constructeur des BlackBerry, a dévoilé, lundi, sa réponse à l’iPad d’Apple. La tablette du constructeur canadien, baptisée PlayBook, est l’une des premières attaques contre le dernier gadget de la marque à la pomme.
Plus petite et légère que sa concurrente, la PlayBook cherche tout d’abord à séduire ceux qui pourraient être déçus par les carences de l’iPad. RIM a, en effet, fièrement confirmé que son nouveau joujou prendrait en charge à 100 % la technologie Flash d’Adobe. Près de 90 % des vidéos qui circulent actuellement sur la Toile utilisent cette technologie. Seulement voilà, le célèbre PDG d'Apple, Steve Jobs, s’est toujours refusé d'intégrer dans ces produits portables un logiciel qu'il tient pour responsable de nombreux bugs sur les ordinateurs. Visiblement, RIM n’est pas d’accord.
Pari risqué
Mark Lazaridis a également promis que sa tablette serait en mesure de faire tourner plusieurs programmes simultanément. Les "iPadophiles" peuvent certes en faire autant, mais, de l’avis de la plupart des commentateurs, le multitâche "made in Apple" est loin d'être parfait.
S’attaquer frontalement au mastodonte Apple reste toutefois un pari risqué. L’iPad s’est révélé un vrai succès commercial puisqu’il s’est vendu à plus de 3 millions d’exemplaires les 80 premiers jours de sa commercialisation. Le constructeur canadien a donc décidé de biaiser : sa PlayBook vise en premier lieu les professionnels qui ne peuvent pas se passer de leur BlackBerry. Lesquels devraient se retrouver en terrain connu : la tablette intègre la plupart des fonctions qui ont fait le succès du smartphone roi de RIM, de son populaire système de messagerie à la fiabilité de son cryptage des données.
Attractivité
Avec sa tablette maison, RIM espère également faire comprendre au reste du monde qu'il demeure à la pointe des nouvelles technologies. Face aux iPhones successifs et à l’armada des smartphones utilisant le système d’exploitation Android de Google, les BlackBerry ont quelque peu perdu de leur attractivité. Aux États-Unis, où RIM demeure le leader du secteur, le smartphone canadien a vu ses parts de marché passés, entre juin et juillet, de 41,1 % à 39,9 %, selon le cabinet d'études ComScore. En janvier, il avoisinait les 45 %.
Le pari des tablettes s’avèrera-t-il payant pour RIM ? Il faudra attendre l’an prochain pour avoir un début de réponse. La PlayBook ne sera pas commercialisée avant le premier trimestre 2011 à un prix qui n’est pas encore tenu secret.