Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'enlèvement des sept otages capturés jeudi au Niger. Dans un message diffusé sur Al-Jazeera, Aqmi annonce qu'il va faire des propositions à Paris. Pendant ce temps, les recherches continuent.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué ce mardi l'enlèvement des sept personnes capturées jeudi dernier au Niger.
Cinq Français travaillant pour Areva plus l’épouse de l’un d’entre eux ainsi qu’un Togolais et un Malgache ont été enlevés à Arlit, un site d'exploitation d'uranium situé à 200 km de la frontière algérienne. Ils auraient ensuite été transférés au Mali, où se portent désormais l’essentiel des recherches.
itDans un message audio transmis à la chaîne qatarie Al-Jazeera, le groupe a indiqué qu’il compte rapidement faire des demandes "légitimes" à Paris. Néanmoins, le message n’a toujours pas été authentifié par les autorités françaises.
L’organisation terroriste met également en garde le France "contre toute autre stupidité", tandis que des opérations de recherche sont menées par des forces françaises dépêchées à Niamey.
Depuis la capitale nigérienne, 80 militaires français se relaient pour effectuer des vols de reconnaissance au dessus du Sahel.
it"On sait que les otages se trouvent dans une zone montagneuse du nord-est du Mali, adossée à l’Algérie", affirme Serge Daniel, correspondant de RFI à Bamako, sur l’antenne de France 24.
A Paris, Nicolas Sarkozy a réuni mardi soir un Conseil restreint de défense et de sécurité à l'Elysée sur les questions de terrorisme et d'otages.
Ce conseil a réuni le Premier ministre, François Fillon, le ministre de la Défense, Hervé Morin, le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud, et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin.
Selon l'Elysée ont également participé à la réunion les chefs de service du Direction de la police nationale (DDPN), de la Direction générale des services extérieurs (DGSE), de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Les otages victimes d'une "trahison" au sein d'Areva
Un conseiller en sécurité d’Areva estime que les employés du groupe ont été victimes d’une "trahison". Interrogé sur la radio RTL, il a assuré que les ravisseurs avaient bénéficié d'une "excellente information au sein du groupe Areva" pour mener à bien leur opération.
De plus, la direction d'Areva au Niger avait été prévenue de la menace d'enlèvements d'expatriés dans la région d'Arlit par les autorités locales, selon "Le Monde".
Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a affirmé que le sort des otages était "une préoccupation" de tous les instants. "Je souhaite très franchement que nos compatriotes puissent revenir le plus rapidement possible. Cela impose que nous mettions tout en œuvre et c'est ce que nous faisons", a-t-il ajouté.
Aqmi cible la France
Aqmi et Paris se livrent à un véritable bras de fer depuis quelques mois. Le 22 juillet, un raid militaire mené conjointement au Mali par des forces mauritaniennes et françaises avait conduit à la destruction d'une base d'Aqmi et à la mort de sept militants.
Par ailleurs, un média mauritanien a publié lundi soir un communiqué d'Aqmi dans lequel l’organisation menaçait la Mauritanie, "agent de la France", de représailles après une opération de ses forces armées menée la semaine dernière dans le nord du Mali.
Le porte-parole du gouvernement nigérien, Laouali Dan Dah, a affirmé mardi que les ravisseurs des sept otages étaient "affiliés" au groupe d'Abdelhamid Abou Zeid. Ce dernier est un islamiste algérien qui dirige, au Mali, le groupe d'Aqmi. Il est tenu pour responsable de l'assassinat, en juillet dernier, de Michel Germaneau, un Français enlevé le 19 avril dans le nord du Niger.