Dans la Loi de finance 2011, à l'ordre du jour au Sénat ce mardi, figure une disposition visant à abroger la loi "Don't ask, don't tell". Cette dernière oblige les militaires homosexuels à taire leur orientation sexuelle, sous peine de renvoi.
La loi “Don’t ask, don’t tell”, qui interdit aux militaires américains d’afficher leur homosexualité, pourrait être prochainement abrogée. Le Sénat examine en effet, ce mardi, un texte qui contient une disposition prévoyant de supprimer la loi.
Les partisans de la suppression de la loi peuvent compter sur un soutien de poids en la personne de Lady Gaga. Déjà mobilisée sur le sujet sur ses comptes Twitter et Facebook, la star de la pop est montée sur scène lundi, au cours d’un rassemblement dans le Maine, pour dénoncer la loi. C’est en effet dans cet État du nord-est des États-Unis que deux sénatrices républicaines modérées sont suscpetibles de faire pencher la balance en faveur d’une prochaine abrogation.
La majorité démocrate au Sénat, qui dispose de 59 voix sur 100, doit obtenir 60 votes lors du scrutin de ce mardi afin de franchir une première étape vers la suppression de ladite loi. Le vote pourrait marquer une étape importante dans l’histoire de la lutte pour les droits des homosexuels.
Une loi de moins en moins populaire
Votée en 1993, la loi “Don’t ask don’t tell” impose aux soldats américains homosexuels de cacher leur orientation sexuelle. Elle a été portée par Bill Clinton, qui la présentait comme un compromis acceptable face aux pressions pour interdire l’armée aux homosexuels.
En 17 ans, plus de 12 000 militaires ont été renvoyés de l’armée pour homosexualité, selon les associations de défense des droits civiques.
Les défenseurs de la loi assurent qu’elle permet d’éviter les conflits et les tensions au sein des bataillons. Plusieurs grandes figures du parti républicain, dont le sénateur John McCain, estiment qu’il ne faut pas abroger une loi qui pourrait avoir des répercussions sur "l'efficacité au combat" avant une "étude minutieuse" sur la question.
Mais le mouvement contre le "Don’t ask, don’t tell" prend de l’ampleur. Lorsqu’il était candidat à la Maison Blanche, Barack Obama avait fait de son opposition à la loi un de ses grands sujets de campagne. Depuis il s’est exprimé à plusieurs reprises pour s’élever contre une discrimination qui frappe des citoyens américains prêts à risquer leur vie pour leur pays.
La Chambre des représentants s’est déjà exprimée en faveur de l’abrogation de la loi et un juge fédéral de Californie l’a qualifiée d’anticonstitutionnelle, en septembre. Par ailleurs, les sondages d’opinion montrent qu’une grande majorité d’Américains souhaite que les homosexuels puissent servir librement dans l’armée.