
À l'approche des Jeux du Commonwealth et malgré deux attaques perpétrées hier à New Delhi, les autorités indiennes se veulent rassurantes au plan sécuritaire. Une attitude qui ne tranquillise pas toutes les délégations étrangères...
Lundi, les organisateurs des Jeux du Commonwealth se voulaient rassurants après des tirs contre un car de touristes à New Delhi, la veille, blessant deux ressortissants taïwanais, et le déclenchement d'une bombe artisanale, qui a pris feu à quelques centaines de mètres du lieu de la fusillade - sans toutefois faire de victimes.
L’attaque (mais pas la bombe) a été revendiquée par une cellule islamiste locale : les Moudjahidins indiens. Ce groupe, déjà impliqué dans des attaques en 2008 à New Delhi, a menacé de perturber les Jeux, qui doivent accueillir 7 000 athlètes et responsables officiels ainsi que des touristes issus des 71 pays engagés. La police a cependant émis des doutes sur la revendication envoyée à plusieurs médias.
La Nouvelle-Zélande menace de se retirer
"La fusillade d'hier était un incident isolé qui ne visait pas les Jeux", a assuré à l'AFP Suresh Kalmadi, président du comité organisateur des Jeux de New Delhi - qui auront lieu du 3 au 14 octobre. "Toutes les mesures de sécurité pour les athlètes et les touristes qui viendront aux Jeux ont bien été prises, je vous l'assure."
Cette déclaration visait à rassurer plusieurs pays qui ont fait part de leur inquiétude au sujet des conditions de sécurité dans lesquelles se déroulera le troisième événement sportif mondial. Après avoir mis plusieurs fois en garde ses ressortissants ces derniers mois, le ministère australien des Affaires étrangères a prévenu lundi d'un "risque élevé d'attentat terroriste à New Delhi".
Pour sa part, le Premier ministre néo-zélandais John Key a indiqué que son gouvernement a pris cette attaque très au sérieux. Le Comité olympique néo-zélandais a même menacé de quitter la compétition s’il jugeait les conditions trop dangereuses pour ses athlètes.
Cinquante millions de gadgets...
Pour faire taire les critiques, les autorités vont sortir dès demain, sous la forme d'un livre rédigé par l’écrivain Sunil Yash Kalra, un inventaire de toutes les mesures sécuritaires prises par le gouvernement pour les Jeux de New Delhi : "Road to Commonwealth Games 2010".
Parmi elles, on trouve toutes sortes de gadgets high-tech : un lecteur code-barres, des poubelles anti-bombes, des "pneus tueurs", un système de détection d’intrus, des camions de surveillance équipés de caméras de surveillance... L'ouvrage révèle que le coût total de ces gadgets avoisinerait 50 millions d’euros. En outre, 60 millions supplémentaires auraient été investis par le ministère de l’Intérieur pour sécuriser les sites.
Ces XIXe Jeux du Commonwealth étaient initialement présentés comme une chance d'attirer les regards sur l'Inde et son statut de superpuissance économique émergente - à l'instar de la Chine lors des Jeux olympiques de Pékin, en 2008. Mais des scandales de corruption et des retards sur les chantiers ont transformé les derniers mois de préparation en véritable cauchemar pour les organisateurs.