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Bruxelles veut limiter la vente des composants de bombes artisanales

La vente de plusieurs produits chimiques - des ingrédients potentiels pour des "bombes maisons", comme celles utilisées lors des attentats de Londres en 2005 - pourrait être limitée par une proposition de la Commission européenne.

AFP - La Commission européenne a proposé lundi de limiter la vente de certains produits chimiques actuellement commercialisés dans les grandes surfaces et utilisés par les terroristes pour fabriquer des engins explosifs meurtriers.

Les "bombes maisons" utilisent des produits chimiques accessibles au grand public, notamment le nitrate d'ammonium et le peroxyde d'hydrogène, a souligné la commissaire en charge de la Sécurité Cecilia Malmström au cours d'une conférence de presse.

Les explosifs utilisés à Londres le 7 juillet 2005 avaient été fabriqués avec une base de peroxyde d'hydrogène. Les explosions ont tué 52 personnes et fait des centaines de blessés.

Or le peroxyde d'hydrogène, ou eau oxygénée, est utilisée comme agent blanchissant ou comme désinfectant et peut servir à la fabrication d'explosifs peroxydés tel de le peroxyde d'acétone ou TATP.

Le nitrate d'amonium associé au fioul compose pour sa part un autre puissant explosif.

Ces substances sont présentes à faibles dosages pour les shampooings, les désinfectants, les désherbants, les détergents, les produits pour laver les lentilles oculaires, et sont donc en vente dans toutes les drogueries de l'UE.

La proposition veut interdire la vente publique de certaines substances lorsqu'elle dépassent une concentration à déterminer et d'exiger une licence pour se les procurer.

Un groupe terroriste a été arrêté en 2004 au Royaume-Uni en possession d'une demi tonne de nitrate d'amonium tirés d'engrais.

"Nous avons choisi une approche européenne pour placer tout le monde sur un pied d'égalité" à cause du grand marché, a expliqué Mme Malmström.

"Il nous faut renforcer les contrôles et faire en sorte que les terroristes ne tirent plus profit des différences qui existent entre les Etats membres en matière de règles de sécurité", a-t-elle ajouté.

"La plupart des attentats ou des tentatives ont été préparés dans un autre Etat membre", a-t-elle insisté.

Les autorités européennes se préoccupaient davantage jusqu'à présent de la menace d'un attentat chimique ou nucléaire, mais la plupart des actions terroristes utilisaient la "bombe du pauvre", confectionnée à partir de produits en vente libre.