logo

Les rumeurs autour d'un "Facebook phone" embrasent la Toile

Le démenti officiel de Facebook n’y changera rien : la rumeur, lancée dimanche, selon laquelle le réseau social développerait un téléphone mobile a déjà fait le tour du Web.

L’annonce a eu l’effet d’une bombe. Ce dimanche, le site spécialisé Techcrunch a révélé que le réseau social Facebook travaillerait secrètement au développement d’un téléphone portable : une information immédiatement démentie par le site de Mark Zuckerberg, mais qui a néanmoins été reprise "en cœur" par le reste de la Toile.

Après Google, qui a lancé le mobile Nexus One en janvier dernier, ce serait donc au tour du premier réseau social au monde de se lancer dans la course au téléphone portable.

Avec plus de 500 millions d'inscrits, dont 160 millions disposent justement de l’application pour mobile, Facebook bénéficie d’une excellente base d'utilisateurs potentiels.

"On voit vraiment que les géants de l’Internet [Google, Apple et Facebook, ndlr] veulent prendre le contrôle du mobile, relève Guillaume Grallet, journaliste spécialisé au magazine 'Le Point'. Ils veulent être en contact direct avec le client, car aujourd’hui ce n’est plus le constructeur qui contrôle le téléphone."

Un marché propice

Pour les analystes, l’entrée de Facebook dans l'arène des smartphones est tout à fait logique. Facebook possède aujourd’hui l’une des applications les plus téléchargées sur téléphone mobile, mais le site est obligé de passer par l’AppStore (Apple) ou l’Android Market (Google), ses concurrents directs, pour assurer sa distribution.

Si le marché des smartphones reste dominé par RIM (35 %), Apple (28 %) et Microsoft (19 %), l’Android (9 %) semble rattraper son retard avec plus de 160 000 activations de téléphones par jour au mois de juin - contre seulement 60 000 en février. Un signe positif pour Facebook, qui grignoterait bien quelques parts de marché à ses concurrents, même si, selon certains analystes, le réseau social s’y prend un peu tardivement.

Le projet semble d’autant plus plausible qu’il présenterait un certain nombre d’avantages pour les accros aux réseaux sociaux. Certains imaginent déjà une symbiose entre le répertoire téléphonique classique et les contacts Facebook permettant d’appeler directement ses amis.

"Ce serait très pratique à utiliser, observe Guillaume Grallet. On pourrait par exemple imaginer que l’on renonce à appeler un ami après avoir vu son statut Facebook indiquant sa mauvaise humeur".

Retourner ses armes contre Google

Parmi les informations abondamment disséquées par la Toile, le recrutement par Facebook de trois gros bonnets du Web : Joe Hewitt, Matthew Papakipos et Erick Tseng.

Le premier, un transfuge d’Apple, a notamment développé la fameuse application mobile Facebook pour l’iPhone avant de claquer la porte, dégoûté par "la politique d’Apple".

Matthew Papakipos a quant à lui dirigé le développement du futur système d’exploitation de Google, OS Chrome, avant de rejoindre l’équipe de Mark Zuckerberg.

Enfin, Erick Tseng aurait été récemment débauché de chez Google, où il était employé en tant que… chef de produit Android ! Et comme tout laisse à penser que Facebook utilisera la plate-forme "open source" Android pour développer son propre système, on imagine aisément que ce "transfert" ne fera pas que des heureux chez Google...

Crédit photo : Jeff Wilcox