![À peine entamées, les discussions directes sont menacées par la questions des colonies À peine entamées, les discussions directes sont menacées par la questions des colonies](/data/posts/2022/07/15/1657915812_A-peine-entamees-les-discussions-directes-sont-menacees-par-la-questions-des-colonies.jpg)
Malgré l'appel d'Hillary Clinton à une prolongation "limitée" du gel de la colonisation, Benjamin Netanyahou campe sur ses positions. Pour l'instant, aucune avancée concrète n'est sortie des trois journées de négociations directes.
George Mitchell, l'émissaire américain au Proche-Orient, a constaté des "progrès". La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a quant à elle fait état de "l'engagement" des dirigeants israélien et palestinien, estimant que la paix était "une fois de plus à leur portée". Pourtant, à l'issue de trois jours de négociations directes entre Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas, aucune avancée concrète ne se dessine, la question des colonies menaçant toujours le processus.
Deux semaines après la reprise officielle du dialogue - à Washington, le 2 septembre, sous l'égide du président américain Barack Obama -, le Premier ministre israélien et le président de l'Autorité palestinienne se sont rencontrés mardi à Sharm el-Cheikh (Égypte), puis à Jérusalem.
En Égypte, l'ambiance a semblé tendue. "J'ai eu l'impression que c'était tout sauf des négociations directes, raconte Ygaal Saadoun, correspondant de France 24 au Caire. Il semble que Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou n'ont jamais été seuls dans un bureau. Les discussions étaient toujours menées par le biais du président égyptien Hosni Moubarak ou d'Hillary Clinton... On n'a pas vu les Israéliens et les Palestiniens beaucoup ensemble."
Netanyahou inflexible sur les colonies
"L'atmosphère n'était pas très bonne en Égypte, mais elle s'est un peu améliorée ensuite, ajoute Leila Odeh, correspondante de France 24 à Jérusalem. Les relations entre Netanyahou et Abbas sont bonnes, meilleures en tout cas que du temps de Yasser Arafat. Abbas est moins dur, il n'a pas combattu dans les camps...", poursuit Ygaal Saadoun.
Définition des frontières, colonies, sort des réfugiés, statut de Jérusalem... Si les sujets de discussion ne manquaient pas, rien n'a pour autant filtré sur la teneur des entretiens, George Mitchell ayant expressement demandé aux Palestiniens et aux Israéliens de préserver la confidentialité des négociations.
La poursuite de la construction de logements israéliens sur des territoires attribués aux Palestiniens, d’après les traités internationaux - comme la Cisjordanie ou la bande de Gaza -, demeure en revanche un point d'achoppement fondamental entre les deux parties. Malgré les appels multiples et répétés à une extension du gel partiel de la colonisation, Benjamin Netanyahou est resté inflexible. Il a répété vendredi que la colonisation, interrompue depuis dix mois, reprendrait bien, comme prévu, à la fin du mois de septembre.
Jeudi, Hillary Clinton avait plaidé pour une prolongation "limitée" - pendant trois ou quatre mois - du moratoire sur la colonisation israélienne en Cisjordanie. "Cela serait extrêmement utile et je ne pense pas qu'une prolongation limitée fragiliserait la poursuite du processus", a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à la chaîne israélienne Channel 10 devant être diffusé dimanche. L'Union européenne a également appelé jeudi à un gel de la colonisation, "illégale au regard du droit international".
"Pas d'alternative aux négociations"
Il est "inutile de poursuivre les négociations" si les chantiers reprennent dans les colonies, a réagi le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Plusieurs responsables palestiniens ont déjà indiqué, à plusieurs reprises, qu'une relance de la colonisation entraînerait une rupture des négociations directes.
"Peut-être les négociateurs sont-ils tombés d'accord sur la poursuite de la colonisation pour ménager l'aile droite du gouvernement de Benjamin Netanyahou", nuance cependant Leila Odeh. Le Premier ministre israélien a en effet les mains liées, une partie de son cabinet étant opposée à toute concession.
"En leur disant 'ok, vous pouvez continuer la colonisation' - qui pourrait se faire a minima -, les Palestiniens apaisent le jeu. En échange, le dossier des frontières pourrait être mis sur la table", poursuit Leila Odeh.
"Je ne crois pas que la reprise de la colonisation signifie l'arrêt des négociations, estime également Ygaal Saadoun. Mahmoud Abbas n'a pas véritablement fait volte-face, mais il a déclaré jeudi qu'il n'y a pas d'alternative aux négociations de paix et qu'il faut poursuivre ces efforts." Responsables israéliens et palestiniens doivent de nouveau se rencontrer le 23 septembre. Vendredi, un membre du Hamas a été tué lors d'un raid israélien en Cisjordanie occupée.