Après les départs précipités de Jean-Pierre Escalettes, de Raymond Domenech (photo) et les sanctions prononcées à l'encontre de quatre mondialistes grévistes, c'est au tour du Conseil fédéral d'être dans le collimateur...
Knysna continue de hanter la Fédération française de football (FFF). Après la démission de son président, Jean-Pierre Escalettes, la suspension de quatre joueurs et le licenciement rocambolesque de Raymond Domenech, le viseur se dirige désormais vers la direction du Conseil fédéral.
Réunis à Lattes, dans l’Hérault, pour le 16e congrès de l'Association nationale des présidents de district (ANPDF), le football amateur a exprimé son souhait de dissoudre le Conseil fédéral, organe qui assure l'administration de la FFF. Le communiqué est claire : L'ANPDF "a décidé, avec une très large majorité [90 % des suffrages exprimés] d'engager, en l'absence de démission volontaire prochaine, les modalités visant à la révocation de l'ensemble des membres du Conseil fédéral."
Une manière pour le football amateur de montrer son désaccord avec la décision de faire porter l’entière responsabilité du désastre sud-africain à Jean-Pierre Escalettes. À l’heure des révélations des dessous de la grève du bus, Jean-Pierre Paclet, ancien médecin des Bleus, dénonçait dans un entretien à France24.com le laxisme des instances dirigeantes envers le Conseil fédéral, soutien de Raymond Domenech et premier responsable, selon lui, du fiasco du Mondial.
"Ils ont dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas"
Une débâcle que le football amateur ne veut plus revivre. Par ce vote sanction, les présidents de district veulent se repositionner au centre de l’organisation de la FFF tout en ménageant le président intérimaire Fernand Duchaussoy, qui bénéficie d’un soutien "actif mais vigilant" de l’ANPDF pour sa relation privilégiée de longue date avec les amateurs. "Les présidents se sont lâchés lorsque l'on a parlé du système de gouvernance. Ils ont dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Notamment dans le domaine de la communication, le grand péché de la FFF," déclarait, dimanche, Patrice Dodin, président du district Flandre, au journal "La Voix du Nord". Et d'ajouter : "Nous ne voulons plus qu'on nous impose des choses sans suffisamment de concertation."
Dès le 24 septembre, le Conseil fédéral qui se réunira au siège de la FFF, devra se prononcer et décider ou non de sa dissolution. S’il décide le contraire, les amateurs, qui pèsent 75 % des voix de l’assemblée, auront assez de poids pour parvenir à leurs fins. Et effacer à tout jamais les travers du football français ?