AFP - L'Espagnol Rafael Nadal s'est qualifié pour la troisième fois consécutive en demi-finale de l'US Open en domptant les coups de vent de New York pour dominer son compatriote Fernando Verdasco (N.8).

Ces deux dernières années, le N.1 mondial avait été battu l'Ecossais Andy Murray (2008) et par l'Argentin Juan Martin Del Potro (2009). Samedi, ce sera contre le Russe Mikhail Youzhny qu'il tentera de se frayer une place en finale du dernier tournoi du Grand Chelem de sa carrière, le seul qu'il n'a pas gagné.

L'autre demi-finale opposera, samedi aussi, le Suisse Roger Federer (N.2) au Serbe Novak Djokovic (N.3).

"C'était très difficile de jouer au tennis, mais je me suis bien comporté malgré tout, a indiqué Nadal. Les deux points clés dans ces conditions, c'est de rester tout le temps en mouvement et de rester concentré en permanence. Et ce sont justement deux de mes grandes qualités dans le jeu."

"C'est très spécial pour moi d'arriver à ce niveau sans perdre un set, a-t-il ajouté. J'ai le sentiment d'avoir progressé à chaque match mais il va me falloir encore m'améliorer pour avoir une chance d'aller en finale."

Après ses victoires à Roland-Garros et à Wimbledon, le Majorquin est sur une série de 19 victoires d'affilée en Grand Chelem.

A la fin d'un match qui l'a vu perdre son service pour la première fois du tournoi (!), il a gratifié le public d'un mouvement de récupération sur 360° au filet pour retrouver ses appuis après un coup frappé en déséquilibre.

Mais la qualité de la rencontre a encore pâti des conditions de jeu, avec un vent irrégulier et des pointes à 40 km/h. Nadal a mieux gérer les éléments face à un compatriote aux abois (41 fautes directes, 59% de premiers services).

Verdasco, sûrement piqué par sa onzième défaite en onze matches contre Nadal, a déploré d'avoir été le plus gêné par le vent.

"Mon plan était de le pousser au maximum avec mon service mais c'est déjà très difficile ne serait-ce que de lancer la balle...", a déploré Verdasco, qui a bizarrement jeté une petite pierre dans le jardin de Nadal.

"Si je ne me trompe pas, Rafa va jouer la finale contre Roger (Federer) mais ce sera dur pour lui car Federer est très fort dans ces conditions (vent). Si je devais parier, je miserai sur Federer."

Pour servir de prochain adversaire à Nadal, Youzhny a remporté le duel de jeune papas qui l'a opposé jeudi au Suisse Stanislas Wawrinka (N.25).

Le Russe, vainqueur 3-6, 7-6 (9/7), 3-6, 6-3, 6-3 en quatre heures, voit plus loin: "Je ne pense pas que c'est un résultat suffisant, j'en veux plus".

Le papa d'un petit Maxim de 9 mois jouera sa deuxième demi-finale en Grand Chelem, après 2006, déjà à l'US Open (défaite face à l'Américain Andy Roddick).

Son parcours est d'autant plus remarquable qu'il n'avait pas brillé sur le ciment cet été aux Etats-Unis (2e tour à Toronto, 1er tour à Cincinnati).

Le Russe a su dompter le vent pour prendre le meilleur sur un Suisse qui a souffert de son problème musculaire à une cuisse contractée lors de sa victoire surprise sur Andy Murray (N.4) au 3e tour. Dans ces conditions, Youzhny s'est montré un peu plus propre (57 fautes directes) que Wawrinka (71).

"Ma déception est grande mais il faut voir plus loin, et je vois que ça avance pour moi en ce moment", a assuré le papa d'une Alexia de 7 mois, qui n'était pas attendu à pareille fête après un été difficile (séparation d'avec son entraîneur de toujours après Wimbledon, manque de résultats).