
À deux mois des élections de mi-mandat, Barack Obama a averti que les avantages fiscaux accordés par son prédécesseur George W. Bush ne pourraient être prolongés pour les Américains les plus riches.
REUTERS - En campagne pour les élections de mi-mandat, le président Barack Obama a exclu mercredi de prolonger les avantages fiscaux pour les Américains les plus riches accordés par son prédécesseur George Bush, qui s'annoncent comme l'une des questions clés du débat électoral.
A moins de deux mois du scrutin, le président américain a déclaré lors d'un déplacement dans l'Ohio que les Etats-Unis ne pouvaient pas se payer le luxe de renouveler les baisses d'impôts pour les foyers dont les revenus annuels dépassent 250.000 dollars. Ces avantages expirent à la fin de l'année.
"Pour tout revenu supérieur à ce montant, les taux d'imposition seront ramenés à leur niveau de la présidence Clinton. Ce n'est pas pour punir les gens qui sont mieux lotis, Dieu les bénisse, c'est parce qu'on ne peut s'offrir de payer 700 milliards de dollars", a-t-il déclaré.
Avant le déplacement dans l'Ohio, un conseiller du président expliquait: "Nous sommes convaincus qu'une classe moyenne saine, dynamique, économiquement viable est cruciale pour la reprise économique et nous soutenons fermement l'extension des déductions fiscales pour la classe moyenne."
"Mais il est vrai aussi que nous n'avons pas 700 milliards de dollars en plus pour financer des avantages fiscaux qui bénéficieront essentiellement aux millionnaires. Economiser ces 700 milliards et les utiliser pour réduire le déficit est faire un bien meilleur usage de l'argent."
Chômage et déficit
Avec le taux de chômage, actuellement à 9,6%, l'énorme déficit des Etats-Unis est l'une des grandes préoccupations des électeurs américains qui pourraient basculer en faveur des républicains le 2 novembre, et leur accorder la majorité à la Chambre des représentants, voire au Sénat.
Les républicains accusent l'administration Obama d'avoir accru les déficits par des plans de relance de plusieurs centaines de milliards de dollars qui n'ont pas tenu leurs promesses en termes de création d'emplois.
John Boehner, le chef de file républicain à la Chambre des représentants, a proposé de geler pendant deux ans tous les taux d'imposition et de ramener le niveau des dépenses fédérales de l'année prochaine à leur niveau de 2008, c'est-à-dire avant le sauvetage controversé des banques et le plan de relance de 814 milliards de dollars.
Selon lui, le maintien des taux d'impôts actuels permettrait de garantir aux petites entreprises une visibilité à moyen terme.
Le gouvernement entend retourner l'argument en déclarant que le prolongement des avantages fiscaux ne fera qu'accroître les déficits.
Dans l'Ohio, Barack Obama a reconnu que sa politique économique n'avait pas porté ses fruits aussi rapidement qu'il l'espérait, mais il a estimé que les propositions de son camp démocrate restaient les mieux adaptées pour relancer l'économie.
Lundi, lors d'un premier déplacement de campagne, Barack Obama a dévoilé un vaste programme de travaux publics d'un investissement initial de 50 milliards de dollars sur six ans afin de stimuler la création d'emplois aux Etats-Unis.