Lors de son premier discours sur "l'état de l'Union européenne", le président de la Commission José Manuel Barroso a suggéré la création d'emprunts obligataires européens pour financer des projets d'infrastructure.
AFP - Le président de la Commission européenne a proposé mardi la création d'emprunts obligataires européens pour financer de grands projets d'infrastructure, une idée qui à ce jour ne fait pas l'unanimité parmi les pays de l'UE.
"Mettre en commun son argent au niveau européen permet aux Etats membres (de l'UE) de partager leurs coûts afin d'éviter des doublons et d'obtenir un meilleur retour sur investissement", a déclaré José Manuel Barroso dans un discours devant le Parlement européen à Strasbourg.
"C'est la raison pour laquelle nous devrions examiner de nouvelles sources de financement pour des projets d'infrastructure très importants. Par exemple, je vais proposer la création d'emprunts obligataires pour des projets, en coopération avec la Banque européenne d'investissement", a-t-il ajouté.
"Un euro dépensé au niveau européen rapporte plus qu'un euro dépensé au niveau national", a argumenté le président de l'exécutif européen.
L'idée de tels emprunts obligataires européens n'est pas nouvelle et a jusqu'ici été rejetée par de nombreux pays comme l'Allemagne, peu enclins à partager les risques d'un emprunt avec d'autres pays.
"L'Europe est à un moment de vérité, nous devons montrer que l'Europe est davantage que 27 différentes solutions nationales. Soit nous nageons ensemble, soit nous coulons chacun de notre côté", a averti le Portugais.
Il a aussi jugé que "les perspectives économiques dans l'Union européenne sont meilleures aujourd'hui que l'an dernier à la suite de notre action déterminée".
"La reprise est en train de s'accélérer, quoique de manière inégale au sein de l'Union. La croissance cette année sera plus élevée que prévu initialement. Le taux de chômage, tout en restant beaucoup trop élevé, a cessé d'augmenter", s'est-il félicité.
M. Barroso est intervenu devant le Parlement pour son tout premier "discours sur l'état de l'Union" européenne.
Le traité de Lisbonne, censé donner une plus grande visibilité à l'UE, a introduit cette nouveauté sur le modèle de celui que prononce chaque année le président des Etats-Unis pour présenter son programme au Congrès.