Les équipes iranienne et américaine de basket s'opposent dans un match de groupe à haute dimension symbolique, au Mondial de basket, en Turquie. Si la réputation du Team USA n'est plus à faire, l'Iran n'est pas non plus un pays lambda en la matière.
AFP - Alors que les relations diplomatiques entre l'Iran et les Etats-Unis sont rompues depuis trente ans, les deux nations se rencontrent autour d'un ballon mercredi au Mondial de basket en Turquie.
Après la diplomatie du ping-pong, le rapprochement par le basket? Si la partie de mercredi va sans doute se jouer dans un bon état d'esprit, il est peu probable qu'elle contribue au dégel des relations entre les deux pays tel que celui opéré dans les années 70 entre Washington et Pékin à travers l'envoi d'une équipe américaine de tennis de table en Chine.
Car en Turquie, ce n'est pas une volonté politique qui est à l'orgine de la rencontre mais la compétitivité de deux équipes. Si la réputation du Team USA, même affaibli cette année, n'est plus à faire, l'Iran n'est pas un pays lambda en termes de basket, surtout en ce moment.
Meilleure équipe asiatique depuis trois ans, devant la Chine, le Japon ou le Liban, elle a disputé ses deuxièmes jeux Olympiques en 2008 à Pékin et enchaîne en Turquie sur son premier Championnat du monde où elle a décroché lundi son premier succès, face à la Tunisie.
"Pour nous c'est un rêve de pouvoir participer à ce Mondial, souligne l'entraîneur de l'Iran, Veselin Matic, un Serbe. Tout le monde parle de cette rencontre contre les Etats-Unis mais pour nous c'est juste un match comme un autre. Le basket est un sport et rien d'autre".
Un Iranien en NBA
Même si parfois cela va un peu plus loin comme en 2008 lorsque la sélection iranienne avait fait une tournée aux Etats-Unis sur invitation de la NBA et du département d'Etat américain. Un souvenir qui a marqué les joueurs sur le point de réaliser aujourd'hui un de leurs rêves en rencontrant les stars NBA.
C'est le cas notamment pour Arsalan Kazemi, grand espoir iranien qui vit aux Etats-Unis où il joue dans le championnat universitaire et qui est "fier de représenter son pays face à ces joueurs NBA".
Il en voit déjà un tous les jours à l'entraînement puisque l'Iran compte lui-même un représentant de la grande ligue américaine dans son effectif avec le géant (2,18 m) Hamed Ehadadi, qui joue aux Memphis Grizzlies.
"C'est un joueur de qualité, le problème c'est qu'il ne joue pas beaucoup", souligne son entraîneur Matic. Naviguant entre la NBA et la D-League, la ligue de développement, Ehadadi n'a disputé que douze matches avec les Grizzlies la saison dernière en passant quatre minutes en moyenne sur le parquet.
De retour en sélection, il se régale (22 points et 10 rebonds de moyenne en trois matches) et pourrait, par sa taille, poser quelques soucis à une équipe américaine démunie dans la raquette. Malgré ça, le résultat final ne fait déjà aucun doute et l'addition pourrait vite prendre des proportions importantes.
Reste le symbole. "On respecte cette équipe, assure le sélectionneur américain Mike Krzyzewski. J'ai même joué en Iran en 1970 lorsque j'étais à l'armée. J'ai beaucoup de sympathie pour ce pays. Ce sont des sportifs, nous aussi. Ce sera un grand match."