Les combats ont repris dimanche à Mogadiscio entre les milices Shebab et les troupes gouvernementales et de l'Union africaine. Six civils au moins ont été tués. Le président somalien demande le soutien "urgent" de la communauté internationale.
AFP - Le président somalien Sharif Cheikh Ahmed a appelé lundi la communauté internationale à soutenir "d'urgence" le gouvernement fédéral de transition (TFG), toujours plus menacé après une récente offensive des insurgés islamistes shebab à Mogadiscio.
"Malgré de maigres ressources, les forces de sécurité du TFG ont bravement défendu les installations publiques stratégiques" dans la capitale, et ils sont "déterminés à vaincre les shebab", affirme un communiqué de la présidence somalienne.
Cette déclaration intervient après une semaine de violents combats à Mogadiscio où les shebab qui contrôlent la plus grande partie de la ville, ont lancé une offensive majeure contre les forces gouvernementales et la force de l'Union africaine (Amisom).
"Le terrorisme est devenu une menace sans frontière, le gouvernement somalien renouvelle son appel d'urgence pour un soutien international", a déclaré le président Sharif, cité par le communiqué.
"Il est peu réaliste d'attendre de la Somalie qu'elle contienne seule l'alliance démoniaque shebab et al-Qaïda, alors que le pays émerge de 20 ans de destruction et de chaos", a plaidé le président Sharif.
"Pour affronter sérieusement les terroristes, le gouvernement a besoin de l'aide de la communauté internationale", a insisté M. Sharif, lui-même un ancien islamiste qui ne cesse de demander un plus grand soutien international depuis son arrivée à la tête du TFG en février 2009.
Le Pakistan, l'Afghanistan et l'Irak "reçoivent une assistance significative en terme financiers, logistiques et en actions militaires ciblées", a souligné M. Sharif.
"Le gouvernement somalien ne reçoit pas un tel soutien, ni autant de ressources que ces pays. Et pourtant, il fait face à un ennemi similaire, voire plus puissant", a-t-il estimé.
Le TFG "est déterminé à rétablir la loi et l'ordre à Mogadiscio", et à lutter contre les shebab et leurs alliés, dont l'objectif est de "semer le chaos dans toute la Corne de l'Afrique et au-delà", selon le chef de l'Etat.
Mais "malgré toutes les pressions, nous ne devons jamais oublier que la victoire nécessite une stratégie large et de la patience (...)", a-t-il ajouté.
Depuis le début de leur offensive "éliminer les apostats" le 23 août, les shebab qui se réclament d'al-Qaïda et contrôlent presque tout le centre-sud de la Somalie, ont progressé en direction du Parlement, à proximité directe de la présidence Villa Somalia.
Ils menacent désormais de couper l'avenue Maka al-Mukarama, axe routier stratégique encore sous contrôle de l'Amisom et du TFG, et qui relie l'aéroport, le port et la présidence.
De nouveaux combats, ayant fait au moins six morts depuis dimanche, se déroulaient lundi à proximité de cette avenue.
Défendu par les 6.000 soldats ougandais et burundais de l'Amisom, le gouvernement somalien ne contrôle que quelques quartiers en bord de mer.