
S'affichant avec Martine Aubry, Ségolène Royal a lancé, lors de l'ouverture de l'université d'été du PS, un appel à l'unité des socialistes. Elle a également vertement critiqué Nicolas Sarkozy, avec le soutien des sympathisants.
AFP - Appeler à l'unité, jouer collectif avec une parole libre: en baisse dans les sondages, Ségolène Royal a fait une rentrée très remarquée à l'Université d'été du PS de La Rochelle et affiché l'unité avec son ex-rivale Martine Aubry.
L’université d’été du PS sera retransmise en direct sur Internet et sur iPhone. Les internautes présents à La Rochelle ou suivant en ligne la grand-messe socialiste pourront réagir, contribuer et commenter instantanément tous les événements.
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L'ex-candidate à l'Elysée, qui a toujours revendiqué une "position particulière" au PS, a ouvert la grand-messe vendredi en lançant un appel à l'unité et en multipliant les attaques contre Nicolas Sarkozy - "ça suffit" - tout en parlant de sa "chère Martine".
Fait rare, la présidente de Poitou-Charentes sera présente à La Rochelle jusqu'à dimanche. Dans son rôle de "porte-parole des sans voix", elle a provoqué une belle ruée médiatique en rencontrant des producteurs de lait en péril, interpellant là encore Nicolas Sarkozy, qu'elle a exhorté à des "actes" et non à des "mises en scène".
Selon son porte-parole, le député Guillaume Garot, Mme Royal "marque sa volonté de s'investir pleinement au sein du PS pour contribuer au projet collectif. Elle a des propositions à faire valoir, veut apporter du neuf en particulier sur les sujets où elle a démontré son efficacité: croissance verte, défense de l'emploi, école, agriculture".
"Tous ses marqueurs de la campagne de 2007 sont présents: valeurs morales, (lutte contre) l'argent roi, justice sociale, sécurité, ordre juste", renchérit son entourage. "Mais elle est vraiment libre de sa parole au service du collectif", ajoute-ton en écho aux déclarations de mai de Mme Royal en ce sens.
Selon Marylise Lebranchu, proche de Mme Aubry, le fait que Ségolène Royal exprime des propositions différentes "n'a plus d'importance", puisque tout le monde est "sur les mêmes fondamentaux". Pour elle, Mme Royal "est absorbée par la force commune du PS".
Pour Benoît Hamon "elle est porteuse d'un message qu'(il s')approprie comme n'importe quel socialiste".
Pour le strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen, tout comme le montebourgeois Christian Paul, "Ségolène Royal est une des rares personnalités du PS à pouvoir déplacer 1 ou 2% des voix", tout comme DSK.
Les primaires du Parti socialiste - une première en France - sont prévues à l'automne 2011. Elles auront lieux en deux tours. Le dépôt des candidatures débutera en juin. Tous les Français inscrits sur une liste électorale pourront participer, moyennant un engagement de principe aux valeurs de gauche et le paiement d'un euro.
- Les candidats déclarés : François Hollande (député de Corrèze, ex-Premier secrétaire du PS de 1997 à 2008), Manuel Valls (député-maire d'Évry, très en pointe sur les questions de sécurité)
- Les candidats possibles : Pierre Moscovici (député du Doubs, proche de Dominique Strauss-Kahn), Arnaud Montebourg (député de Saône-et-Loire, rénovateur)
- Les candidats possibles et masqués : Martine Aubry (maire de Lille, patronne du PS depuis novembre 2008), Ségolène Royal (ex-candidate à la présidentielle, présidente de la Région Poitou-Charente), Dominique Strauss-Kahn (directeur général du FMI).
Distancée par Martine Aubry (31%), écrasée par Dominique Strauss-Kahn (44%) Ségolène Royal n'est choisie que par 25% des Français comme prochain président de la République, selon un récent sondage Viavoice.
Les sondages? "Ils ne nous inquiètent pas", assure une proche. Pour M. Garot, ils témoignent d'un "rejet de Sarkozy et d'attente d'autre chose. A deux ans d'une élection, où on ne connaît pas les candidats, les sondages ne disent rien du résultat définitif d'une élection".
Entre les deux "femmes puissantes" du PS, le climat affiché est au beau fixe. Les deux ex-rivales du Congrès de Reims se sont vues jeudi et Mme Royal lui a communiqué son discours.
La star médiatique, 56 ans, qui s'était recentrée sur son association Désirs d'avenir et sa région où elle a été brillamment réélue en mars, s'est toujours posée au-dessus de la mêlée.
Elle avait fait un retour fracassant sur la scène nationale en juillet, dénonçant à propos de l'affaire Bettencourt-Woerth un "système Sarkozy corrompu". Accusations réitérées vendredi, où elle a fustigé la "crise morale".
Pour elle, les trois favoris des sondages ont un "potentiel important": Dominique Strauss-Kahn à l'international, Martine Aubry "capable de mobiliser l'appareil" du PS. Pour sa part elle fait valoir son "lien profond avec le peuple français, avec les jeunes des quartiers, avec les jeunes des cités", et son "expérience" à la tête de sa région.