Interrogé par France24.com, l'auteur de "L'implosion", Jean-Pierre Paclet (photo à d.), dément vouloir mettre à mal Raymond Domenech mais pointe du doigt les défaillances des instances fédérales qui ont mené au fiasco de Knysna.
Médecin officiel de l'équipe de France espoirs de 1993 à 2004 et de l'équipe A de 2004 à 2008, Jean-Pierre Paclet fait la une des médias en révélant dans "L'implosion" (éditions Michel-Lafon), à paraître jeudi, les dessous des épisodes les plus fâcheux de la Maison bleue. Un livre sans concessions contre la Fédération française de football et l'ancien entraîneur des Bleus, Raymond Domenech. Aujourd'hui, Jean-Pierre Paclet pratique toujours à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris et précise qu'il n'avait pas besoin de ce livre pour vivre.
Le fil conducteur de votre livre est l'ex-sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech, que vous ne ménagez pas. N'est-ce pas un peu tard pour écrire un livre à charge contre lui ?
Jean-Pierre Paclet : Je ne pense pas que ce soit un livre à charge seulement contre Raymond Domenech. J'ai écrit ce livre en juin en regardant le fiasco des Bleus. J'étais peiné, chagriné et furieux d'assister à cet événément devant ma télévision. Je n'avais qu'une seule envie : vider ce que j'avais sur le cœur et pointer du doigt les défaillances du système fédéral qui ont conduit à la déroute de l'équipe de France.
Pourquoi resortir l'épisode des analyses de sang anormales de certains joueurs de l'équipe de France avant le début de la Coupe du monde 1998 dans votre livre ?
J-P.P. : Ce n'est pas moi qui ai sorti ce scoop, c'est le quotidien sportif "l'Équipe" en 2000. Je n'invente rien. Je voulais soulever la question du dopage dans le football en général et il m'était difficile de faire l'impasse sur ce cas. Si cet épisode a fait autant de bruit, c'est d'abord parce que "le Parisien" et les médias l'ont repris.
Dans le dernier chapître de votre livre ("Et maintenant, place à Blanc"), vous souhaitez bon courage au nouveau sélectionneur. Pensez-vous que votre livre va l'aider à tourner la page de Knysna ?
J-P.P : Ce serait prétentieux de ma part de vouloir changer l'organisation de l'équipe de France. J'espère seulement qui lui sera utile. Mais je ne crois pas que la Fédération soit prête à changer de gouvernance. Globalement, on compte trois responsables de la débâcle du Mondial. Tout d'abord, les joueurs - qui ont été punis et pour certains de manière surréaliste. Pourquoi certains et pas d'autres ? Ensuite, le sélectionneur qui n'a pas été sanctionné et pourrait même recevoir une compensation de licenciement de plusieurs millions... Et pour finir, les instances dirigeantes pour leur mauvaise gestion de la crise. Mais mis à part Jean-Pierre Escalettes, démissionaire, qui d'autre a été sanctionné ? Il n'était pas le seul à bord au moment des faits. D'autres doivent prendre leurs responsabilités. La Fédération est dirigée par des amateurs, ce qui est bien pour le milieu amateur mais pas à ce niveau international.