![Sarkozy remotive ses troupes lors de la rentrée ministérielle Sarkozy remotive ses troupes lors de la rentrée ministérielle](/data/posts/2022/07/15/1657911917_Sarkozy-remotive-ses-troupes-lors-de-la-rentree-ministerielle.jpg)
Nicolas Sarkozy a remotivé ses troupes lors du premier Conseil des ministres de l'année scolaire, qui s'est tenu ce mercredi à l’Élysée. L'offensive sécuritaire du gouvernement a soulevé un vent de critiques, y compris au sein de sa majorité.
Malgré les critiques, Nicolas Sarkozy veut garder le cap et demande à ses ministres de "ne pas tomber dans la confrontation stérile". Selon le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, le chef de l’État a profité du premier Conseil des ministres de l’année scolaire qui s'est déroulé ce mercredi à l'Élysée pour demander aux ministres de ne pas "céder à ceux qui cherchent la polémique systématique".
Le président a également "rappelé aux ministres que la politique que le gouvernement menait était une politique équilibrée" et "a demandé à chacun de la mettre en oeuvre, ni plus ni moins", a rapporté M. Chatel.
Cette rentrée gouvernementale intervient dans un contexte tendu, du fait des critiques soulevées par l’offensive sécuritaire menée par Nicolas Sarkozy et certains de ses proches.
Après la gauche et les associations de défense des droits de l'Homme, la presse étrangère, la Commission européenne, le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) des Nations unies ou encore, ce week-end, des représentants de l'Église catholique, Christine Boutin, Dominique de Villepin, Jean-Pierre Raffarin et Rachida Dati ont ainsi exprimé leur désaccord à l'égard des choix effectués par le chef de l'État.
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La politique de Nicolas Sarkozy "n'est pas la politique de la droite", a ainsi déclaré Dominique de Villepin sur RTL, mardi. Avant d'ajouter : "Est-ce que les gaullistes se retrouvent dans cette politique ? Est-ce que les démocrates-chrétiens se retrouvent dans cette politique ? Est-ce que les catholiques sociaux, les catholiques de gauche, se retrouvent dans cette politique ? [...] Vous pensez qu'Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Jacques Chirac sont à l'aise avec cette politique...?"
"Dérive droitière"
Dans une tribune publiée par le quotidien "Le Monde", l'ancien Premier ministre a également dénoncé la multiplication des expulsions de Roms, estimant qu'il y avait "aujourd’hui sur notre drapeau une tache de honte". Après avoir lancé en juin son propre parti, République solidaire, Dominique de Villepin a toutefois renouvelé en juillet son adhésion à l'UMP, dont il dit rester un membre "serein".
Sur RMC, Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP et ancien Premier ministre, a critiqué "une dérive droitière qu'il convient de corriger" et des "propositions absurdes" sur le thème de la sécurité.
Écartée du gouvernement en 2009, Christine Boutin a, quant à elle, fait état d'une "fêlure" entre le Parti chrétien-démocrate et l'UMP, relançant l'hypothèse d'une scission entre les deux formations, actuellement alliées. Ancienne ministre de la Justice, Rachida Dati a également appelé à cesser de "stigmatiser les Français issus de la diversité".
Une partie de la majorité "heurtée" par les annonces sécuritaires
Au-delà de ces "figures" de la droite, d'autres responsables politiques sont sortis de leur réserve, au cours de l'été, pour traduire le malaise d'une partie de la majorité. Sur son blog, le député UMP des Yvelines et représentant de l'électorat catholique Étienne Pinte s'est dit "opposé" aux propositions de déchoir de leur nationalité des Français d'origine étrangère ou d'emprisonner des parents de mineurs délinquants. "Nous sommes confrontés à de graves problèmes, mais ces réponses ne sont pas les bonnes, écrit-il. En ce qui concerne les populations roms, il est faux de dire qu'elles ne veulent pas s'intégrer [...]. Attention à ne pas alimenter le communautarisme."
Yannick Favennec, député UMP, s'est dit "très mal à l'aise" à l’égard des annonces de la droite, qui "heurtent sa sensibilité humaniste et centriste". Marc Bernier, également député, a dénoncé des propositions "inapplicables et choquantes" alors que le sénateur Philippe Dallier s'est déclaré "inquiet que l'UMP se focalise uniquement sur la sécurité".
D'autres, tels que le Premier ministre François Fillon ou le président du groupe UMP à l'Assemblée Jean-François Copé, ont préféré garder le silence et s'abstenir de tout commentaire.