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Le Sénat débloque les derniers milliards du plan Paulson

Le Sénat américain a voté le déblocage des 350 milliards restants des 700 milliards du plan Paulson. Barack Obama veut en faire davantage profiter les petites entreprises et soumettre le salaire des dirigeants à des "conditions strictes".

AFP - Le Sénat américain s'est prononcé jeudi pour le déblocage des 350 milliards de dollars restants du plan de sauvetage du secteur financier, demandé par le président élu Barack Obama pour relancer le crédit immobilier.

"Je sais que cela n'a pas été un vote facile en raison de la frustration que beaucoup d'entre nous partagent sur la façon dont la première moitié de ce plan a été utilisée", écrit jeudi le président élu dans un communiqué, promettant de faire une meilleure utilisation de la deuxième tranche.

Barack Obama s'est prononcé pour des "conditions strictes concernant les salaires des dirigeants" ainsi qu'en faveur de "plus de prêts aux petites entreprises, plus de transparence, de façon à ce que les contribuables puissent voir où va leur argent, et plus de régulations raisonnables pour protéger les consommateurs, les investisseurs, et les entreprises".

Des sénateurs républicains avaient déposé une motion pour s'opposer à ce déblocage. La motion a été rejetée jeudi par 52 votes contre 42.

Le rejet de cette motion laisse la voie libre à la mise à disposition des fonds au Trésor et constitue une première victoire pour les démocrates du Congrès et la future administration Obama qui entend utiliser cet argent pour pour contenir la crise du crédit et stimuler l'investissement et la consommation.

"Je veux donner au président élu Obama les outils nécessaires pour ramener à la vie notre économie", avait plaidé le sénateur Dick Durbin peu avant le vote, en appelant à rejeter la motion des républicains.

Le président élu Obama et les membres de sa future administration entreront en fonction mardi.

Le président américain sortant George W. Bush a demandé lundi formellement au Congrès, au nom de son successeur, le déblocage de la deuxième moitié de ce fonds.

Selon les termes de la loi votée en octobre par le Congrès, les parlementaires avaient 15 jours pour déposer une motion d'opposition après la demande du président, avant que le Trésor ne soit autorisé à puiser dans cette enveloppe.

Le vote au Sénat est intervenu après que Lawrence Summers, le futur directeur du Conseil économique de la Maison Blanche, eut promis que 50 à 100 milliards de dollars de la 2e tranche du fonds Paulson seraient utilisés pour empêcher les saisies de logements dont les propriétaires n'arrivent plus à assumer le remboursement.

La Chambre des représentants devra se prononcer à son tour sur le déblocage ou non des 350 milliards, vraisemblablement la semaine prochaine. Le vote à la Chambre basse semble acquis aux démocrates qui y disposent d'une large majorité, renforcée lors des élections du 4 novembre.

Mais avant de se prononcer, la Chambre doit examiner un projet de loi en cours de discussion sur le renforcement des conditions d'utilisation des fonds, imposant notamment une plus grande transparence.