
À l'issue d'une réunion spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU, le chef de la diplomatie pakistanaise s'est dit "rassuré" au sujet de la mobilisation internationale. Washington, Londres et Bruxelles vont intensifier leur aide.
AFP - Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ainsi que l'Union européenne (UE), ont annoncé jeudi un accroissement de leur aide humanitaire au Pakistan, dévasté par des inondations sans précédent.
A l'issue d'une réunion spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, a déclaré à la presse qu'il rentrait à Islamabad, "rassuré sur le fait que la communauté internationale est aux côtés du Pakistan".
Il s'est dit confiant dans le fait que l'appel de fonds d'urgence de 460 millions de dollars lancé par l'ONU le 11 août et financé à ce jour à 54,5% serait "facilement honoré" après les engagements pris jeudi.
En séance, M. Qureshi a appelé les Etats à se mobiliser pour son pays, au nom des principes humanitaires mais aussi pour éviter qu'extrémistes et terroristes ne profitent de la situation.
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"Il faut faire face d'urgence aux énormes bouleversements causés par les inondations et aux pertes économiques subies par des millions" de personnes, a-t-il dit.
"Si nous échouons, cela pourrait remettre en question les difficiles progrès accomplis par notre gouvernement dans notre guerre contre le terrorisme. Nous ne pouvons pas permettre que cette catastrophe profite aux terroristes", a-t-il ajouté.
M. Qureshi a estimé les pertes matérielles subies par son pays à plus de 43 milliards de dollars, avertissant que les dégâts allaient probablement s'aggraver avant que les eaux ne se retirent.
Le désastre a déjà tué plus de 1.500 personnes et en affecte au moins 20 millions au total.
M. Qureshi a affirmé que les autorités pakistanaises avaient décidé de créer "une entité indépendante pour mobiliser le maximum de ressources nationales, mais aussi pour assurer que leur utilisation soit efficace et transparente".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que le désastre constituait "un test majeur de la solidarité internationale", appelant les Etats à agir d'urgence. Il avait survolé les zones sinistrées dimanche dernier.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a annoncé que Washington augmentait son aide à 150 millions de dollars, contre 90 millions précédemment.
La Grande-Bretagne a annoncé le doublement de son aide, ajoutant 33 millions de livres aux 31 millions déjà alloués au Pakistan.
Son représentant Andrew Mitchell, secrétaire d'Etat au développement, a qualifié de "déprimant" le fait que selon lui, "la communauté internationale ne s'aperçoive que maintenant de la dimension du désastre". Il a appelé les pays riches, notamment ceux du G8, à "accroître largement leur effort".
Avant la réunion, l'envoyé spécial américain pour le Pakistan et l'Afghanistan, Richard Holbrooke, avait appelé la Chine à se joindre à l'effort.
"Je crois que les Chinois devraient monter au créneau", a-t-il dit à des journalistes en marge d'un colloque à l'Asia Society à New York.
L'Allemagne a pour sa part annoncé qu'elle débloquerait 32 millions de dollars pour le Pakistan, en plus de 18 millions de dollars déjà engagés dans le cadre de l'Union européenne.
Parlant au nom de l'UE, le ministre belge des affaires étrangères, Steven Vanackere, a indiqué que l'aide des "27", initialement de 110 millions de dollars, passait à 140 millions.
La réunion à l'ONU se tenait alors que la fourniture de l'aide internationale est critiquée pour sa lenteur.
Les participants ont adopté par consensus une résolution pressant la communauté internationale "d'apporter plein soutien et assistance" au Pakistan dans ses efforts "pour limiter les conséquences des inondations et faire face à ses besoins en matière de redressement et de reconstruction à moyen et long termes".
Levée en fin de journée, la séance devait se terminer vendredi, seulement un tiers des quelque 60 Etats inscrits ayant pu s'exprimer.