logo

Paris envisage de prendre des sanctions contre EasyJet, accusé de discrimination

Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a chargé la DGAC de mener une enquête en vue de prendre d'éventuelles sanctions contre la compagnie aérienne à bas coût EasyJet, qui a refusé d'embarquer deux passagers paraplégiques.

AFP - Le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau, a annoncé vendredi qu'il avait demandé à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) de conduire une enquête après le refus de la compagnie à bas prix Easyjet d'embarquer deux paraplégiques.

M. Bussereau "a pris connaissance avec consternation du nouveau refus d'Easyjet d'embarquer un passager handicapé" écrit le communiqué. Une enquête a été demandée "afin qu'une procédure soit engagée contre la compagnie en cas de manquement, en vue d'éventuelles sanctions".

Un porte-parole d'Easyjet a précisé en début de soirée à l'AFP qu'elle "était déjà en discussion avec le gouvernement français afin de trouver une solution qui convienne à nos passagers sans compromettre leur sécurité".

Une femme handicapée de 60 ans s'est vu interdire à Orly l'accès à un vol à destination de Genève, et un homme handicapé a été empêché d'embarquer à bord d'un avion Lyon-Bastia au motif qu'ils n'étaient pas accompagnés.

"Easyjet ne peut se réfugier derrière des règlements de sécurité pour refuser d'embarquer des passagers ayant des difficultés à se déplacer, elle doit mettre en oeuvre des solutions adaptées à chaque cas, comme le font la plupart des compagnies. Sinon, elle doit être sanctionnée avec la plus grande sévérité" a estimé M. Bussereau.

La femme handicapée a saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Interrogée par l'AFP, Jeannette Bougrab, la présidente de la Halde, a rappelé qu'une compagnie aérienne "n'a pas le droit de refuser un passager en raison de son handicap".

"La réglementation européenne nous impose d'évacuer un appareil en 90 secondes et donc nous avons l'autorisation de demander un accompagnateur afin de garantir la sécurité de la personne et celle des passagers", a répondu Elisabeth Le Gall, directrice marketing pour la France et le Benelux à EasyJet.