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Les autorités nord-coréennes ont saisi un bateau de pêche sud-coréen en mer du Japon. L'incident survient dans un climat de tension alors que la Corée du Sud mène des manœuvres navales à la frontière malgré les menaces de Pyongyang.

AFP - Un bateau de pêche sud-coréen a été capturé par la Corée du Nord en mer du Japon, à l'est de la péninsule coréenne, dans un climat de tension alors que le sud mène des manoeuvres navales près de la zone frontalière, ont annoncé dimanche les garde-côtes sud-coréens.

Le bateau de pêche, le Daeseung 55, avec sept marins à bord - quatre Sud-Coréens et trois Chinois-, a été saisi par les autorités nord-coréennes alors qu'il naviguait apparemment près de la zone économique exclusive nord-coréenne, selon un communiqué des garde-côtes.

Le bateau était remorqué dimanche vers le port de Songjin, en Corée du Nord. Il n'a pas été précisé si le bateau était soupçonné de pêche illégale.

"Nous demandons instamment aux autorités nord-coréennes de traiter cette affaire dans le respect des règles et des usages internationaux et de rendre le bateau et l'équipage au plus tôt", ajoute le communiqué des garde-côtes.

Selon la chaîne de télévision YTN, le navire a envoyé un message dimanche à 11h00 locales (02h00 GMT), indiquant qu'il faisait route vers le port de Songjin.

Selon un responsable sud-coréen cité par la chaîne de télévision, le bateau pêchait dans ou près d'une zone maritime partagée par la Russie et la Corée du nord, à 270 km à l'est de la région de Musudan, en Corée du Nord.

Le port d'attache du bateau est Pohang, sur la côte est de la Corée du Sud. Il avait pris la mer le 1er août et devait rentrer au port le 10 septembre, selon l'agence Yonhap.

La capture du bateau intervient alors que la Corée du Sud poursuivait dimanche les plus vastes manoeuvres de défense anti-sous-marins de son histoire, près de la zone frontalière avec la Corée du Nord, en dépit des menaces de représailles agitées par Pyongyang.

Le gouvernement de Séoul avait averti mercredi qu'il ne "tolèrerait aucune provocation" durant les cinq jours de manoeuvres. La Corée du Nord avait assimilé la veille ces exercices à une "invasion directe" et agité la menace d'une "riposte physique vigoureuse".

Cet exercice mobilise 4.500 militaires, 29 navires et 50 avions de combat. Il s'inscrit dans une série de manoeuvres prévues sur plusieurs mois, dont certaines réalisées conjointement avec les Etats-Unis, alliés de la Corée du sud.

Il est conçu comme un avertissement au voisin du Nord, après le torpillage, le 26 mars, attribué à un sous-marin nord-coréen, de la corvette sud-coréenne Cheonan, qui a tué 46 marins sud-coréens.

La marine sud-coréenne est sous le feu des critiques pour ne pas avoir détecté à temps l'attaque sous-marine nocturne qui a conduit au torpillage attribué à la Corée du Nord.

En juillet 2009, un bateau de pêche sud-coréen, le Yeonan, avait accidentellement pénétré dans les eaux nord-coréennes et avait été remorqué dans un port voisin. Il avait été relâché un mois plus tard.