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Démonstration de force au Parc des Princes : près de 250 interpellations

En marge du match qui opposait samedi le PSG à Saint-Étienne au Parc des Princes, 249 supporters ont été interpellés. Neuf ont été placés en garde à vue. Un signal fort, à l'heure où le club parisien souhaite lutter contre le hooliganisme.

AFP - L'interpellation record par la police de 249 personnes samedi à Paris en marge du match de foot PSG/Saint-Etienne est une démonstration de force des autorités en guerre contre le hooliganisme, notamment depuis la mort d'un supporteur parisien en mars.

"En liaison avec la direction du Paris SG, nous voulons envoyer un message fort pour faire revenir les spectateurs normaux, les jeunes, les familles qui doivent pouvoir assister à des matchs de football dans de bonnes conditions, en toute sécurité" a expliqué à l'AFP le directeur du cabinet de la préfecture de police de Paris (PP), Jean-Louis Fiamenghi.

De son côté, le ministère de l'Intérieur s'est "félicité de l'application par les services de police des consignes de fermeté en intervenant dès les premiers incidents".

Dans la nuit, 240 supporteurs interpellés ont été remis en liberté, mais neuf soupçonnés d'actes de violences - certains étaient en possession de fumigènes et de masques à gaz - ont été placés en garde à vue et pourraient être déférés devant la justice.

La quasi totalité des 249 personnes interpellées - un chiffre sans précédent pour un match de championnat en France - étaient des supporteurs du PSG.

Deux jours avant le début de la saison de Ligue 1, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, avait diffusé aux parquets de l'Hexagone une circulaire réaffirmant la nécessité d'une réponse pénale ferme aux violences commises dans les stades.

Son collègue de l'Intérieur, Brice Hortefeux, s'était engagé à lutter contre le hooliganisme, avec pour consigne une tolérance zéro à l'égard des fauteurs de troubles. Le gouvernement a décidé de renforcer les sanctions qui ont fait l'objet la semaine dernière d'une autre circulaire aux préfets.

Le coup de filet policier de samedi soir aux abords du Parc des Princes (XVIème arrondissement) est le "résultat du nouveau dispositif de sécurité du ministère de l'Intérieur mis en place par le préfet de police permettant d'interpeller plus rapidement grâce à des effectifs plus mobiles et davantage de civils", a souligné un porte-parole de la PP.

Samedi, des centaines de supporteurs s'étaient rassemblés devant les barrages policiers face aux portes Auteuil et Boulogne. Selon la police, beaucoup n'avaient pas de billets et "il y a eu des faits de violences, d'insultes et de pressions sur des spectateurs pour les empêcher d'accéder au stade".

Les forces de l'ordre avaient organisé des déviations pour les spectateurs munis de billets, puis elles sont intervenues au moyen de gaz lacrymogènes.

"Nous sommes plus mobiles qu'avant et n'attendons plus que ces groupes perturbateurs montent en puissance et tentent de pousser en force nos barrages comme cela était le cas l'année dernière" a précisé M. Fiamenghi.

Du côté du Paris SG, son président Robin Leproux a imposé en mai un plan de sécurité qui prévoit un placement aléatoire et la fin provisoire des abonnements dans les virages du Parc afin de +nettoyer+ les tribunes Auteuil et Boulogne et de pratiquer une politique d'invitations et de tarifs pour attirer les familles.

Le 28 février, avant un match PSG-Marseille, des supporteurs de la tribune Auteuil avaient roué de coups un supporteur du virage Boulogne, Yann Lorence, décédé le 17 mars à 37 ans.

Des groupes de supporteurs (Supras, ATKS) avaient alors été dissous.

M. Leproux a dit espérer "retrouver une situation normale d'ici quelques mois (...) et des systèmes d'abonnements parce que le club n'a pas vocation à les suspendre éternellement".