Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, est en visite officielle en France où il doit s'entretenir ce lundi avec Nicolas Sarkozy. Selon l'Élysée, la visite sera centrée sur "les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme".
À l’occasion de sa deuxième visite d’État en France depuis qu’il a été élu président en 2008, Asif Ali Zardari doit rencontrer ce lundi Nicolas Sarkozy. Lutte contre le terrorisme, Afghanistan et coopération économique sont notamment au menu des discussions entre les deux hommes. Une visite qui intervient dans un contexte difficile pour le président pakistanais : la semaine dernière, le site WikiLeaks a publié des documents américains classifiés qui établissent clairement des liens entre le Direction pour le renseignement inter-services (ISI) pakistanais et les Taliban afghans.
Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères précise que "cette visite permettra d’aborder les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme, la situation régionale ainsi que [notre] coopération économique" dans le but "de renforcer la relation bilatérale avec le Pakistan".
Les deux pays avaient initié un rapprochement significatif lors de la précédente visite du président pakistanais en France, en mai 2009, en affichant un désir commun de coopération de leurs services de renseignement. Mais de sources élyséennes, ce projet de partenariat franco-pakistanais a récemment connu un contretemps. Des différends de dernière minute ont repoussé la signature de l’accord de sécurité, qui devait initialement être annoncée à l’occasion de cette visite d’État.
Nucléaire, "Karachigate" et voile intégral
Concernant le dossier nucléaire, Islamabad devrait réaffirmer son désir d’acquérir des réacteurs pour développer son secteur nucléaire civil. Une demande légitime pour le Pakistan qui souffre d’un manque d’énergie, mais un sujet épineux, le pays étant doté de l’arme atomique sans jamais avoir signé le Traité de non-prolifération nucléaire.
Un autre sujet délicat a récemment assombri les relations entre les deux pays : les derniers développements autour de l’attentat de Karachi, qui avait coûté la vie à onze Français en 2002. Un événement tragique autour duquel planent désormais des soupçons de corruption et de retro-commissions illégales entre les deux pays.
Plus récemment, c’est le projet d’interdiction du voile intégral en France qui a heurté les sensibilités pakistanaises. Voulue par le président Sarkozy qui s’est engagé en faveur de cette mesure, elle est perçue par Islamabad comme une atteinte aux droits individuels des musulmans.
Asif Ali Zardari est ensuite attendu mardi à Londres, où il rencontrera le Premier ministre britannique David Cameron, qui a accusé la semaine dernière Islamabad de promouvoir "l'exportation de la terreur", provoquant ainsi la colère des Pakistanais.