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Rome insiste auprès du Brésil pour obtenir l'extradition de Battisti

L'Italie a demandé au président Lula da Silva de revenir sur la décision du Brésil d'accorder l'asile politique à l'ex-activiste d'extrême gauche Cesare Battisti condamné à la prison à vie en Italie.

AFP - Le ministère italien des Affaires étrangères a appelé mercredi le président brésilien Lula da Silva à revoir la décision de son ministre de la Justice qui a refusé l'extradition en Italie de l'ex-activiste de gauche Cesare Battisti.

"L'Italie adresse un appel au président Lula pour que soient prises toutes les initiatives qui peuvent promouvoir, dans le cadre de la coopération judiciaire internationale dans la lutte contre le terrorisme, une révision de la décision judiciaire adoptée", indique un communiqué du ministère.

Le ministère fait également part de "sa vive surprise et de son profond regret" à la suite de cette décision, estimant que Cesare Battisti est un  "terroriste responsable de crimes très graves qui n'ont rien à voir avec le statut de réfugié politique".

Le ministre brésilien de la Justice Tarso Genro a décidé d'accorder le statut de réfugié politique à Cesare Battisti "en raison de l'existence fondée d'une crainte de persécution" en raison de ses opinions politiques, selon un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi.

Cesare Battisti a été condamné en 1993 par contumace en Italie à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres dont il se proclame innocent.

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur italien, Alfredo Mantovano, a dénoncé comme "grave et offensant" le choix du Brésil d'accorder le statut de réfugié politique "à Cesare Battisti, terroriste et auteur de plusieurs meurtres", selon l'agence Ansa.

"Ce choix est grave car il introduit la possibilité d'une remise en liberté de Battisti, actuellement emprisonné au Brésil. Il est offensant car penser qu'il puisse être considéré en Italie comme un persécuté politique revient à bafouer notre démocratie", a poursuivi M. Mantovano.

"Le gouvernement italien ne peut donc pas accepter une telle décision, en particulier en raison du respect dû aux victimes et à leurs familles", a conclu M. Mantovano.