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Le géant pétrolier annonce des pertes records de 17,2 milliards de dollars pour le dernier trimestre. Il confirme également le remplacement de Tony Hayward, son actuel directeur général, par l'Américain Bod Dudley, le 1er octobre.

Journée chargée pour BP. Ce mardi, le géant pétrolier a successivement annoncé une perte trimestrielle record et confirmé le départ de son très contesté directeur général, Tony Hayward.

Dans un premier temps, la compagnie britannique a dévoilé ses premiers résultats depuis le début de la marée noire qui souille le golfe du Mexique depuis le 20 avril - la pire de l'histoire des États-Unis. Et ils sont mauvais, comme la plupart des analystes s'y attendaient. D'avril à juin, BP enregistre en effet une perte nette de 17,2 milliards de dollars (13,2 milliards d’euros), en grande partie à cause du fond de réserve de 30 milliards de dollars que la société a été contrainte de mettre en place pour couvrir les frais de la marée noire.

Afin d’assurer sa solidité financière, le groupe va donc continuer à céder des actifs. Il s’est notamment engagé à en vendre pour 30 milliards de dollars sur les 18 prochains mois, espérant ainsi pouvoir réduire sa dette de près de 15 milliards de dollars sur cette période.

Cette contre-performance historique s'avère d'autant plus criante que BP avait réalisé 4,4 milliards de dollars (3,38 milliards d’euros) de profits l’an dernier à la même époque. La valeur boursière du groupe a également chuté de 50 % depuis avril.

Indemnité polémique

Mais derrière les chiffres, BP compte également faire un gros effort pour améliorer son image, notamment aux États-Unis. Et, à cette fin, l’actuel directeur général du groupe, Tony Hayward, va bien quitter ses fonctions. Celui qui incarne aux yeux du monde la débâcle Deepwater a annoncé sa démission pour le 1er octobre. "L’explosion dans le golfe du Mexique a été une terrible tragédie pour laquelle je me sentirai toujours profondément responsable", a-t-il déclaré dans un communiqué, mardi.

Une manière de tourner la page pour le groupe, qui ne sera toutefois pas gratuite. En partant, Hayward touchera en effet un an de salaire, soit 1,25 million d’euros... Une indemnité qui commence à faire polémique, d’autant plus que le futur ex-directeur général du groupe pétrolier continuera à travailler pour lui en tant qu’administrateur de la joint-venture russo-britannique TNK-BP.

Ironie du sort, ce poste a été occupé pendant cinq ans par un certain Bob Dudley, l'homme qui deviendra le patron de BP au mois d'octobre. Au-delà de la coïncidence, l'entreprise souhaite surtout envoyer un message à Washington. Bod Dudley deviendra en effet le premier dirigeant non britannique à prendre les rênes de la compagnie. Mieux : celui-ci possède la nationalité américaine. "Il y a, probablement, une composante politique dans cette nomination qui vise à mettre en poste quelqu’un censé mieux comprendre la mentalité américaine", a expliqué mardi Roger Reid, un analyste spécialisé dans l’énergie pour Natixis, à l'AFP.

Ce changement de direction, attendu depuis ce week-end, intervient alors que, sur le terrain, BP a réussi à contenir la fuite le 16 juillet.