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Michel Germaneau, un globe-trotter aguerri au service de l'humanitaire

Annoncé mort par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui le retenait en otage depuis le 19 avril, Michel Germaneau gérait des projets humanitaires au cœur d'une région désertique du Niger. Un pays dont ce féru de voyages s'était épris.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé, dimanche, avoir exécuté le Français Michel Germaneau que le groupe djihadiste retenait en otage depuis le 19 avril. L’homme de 78 ans, malade, avait été enlevé dans le village d’In-Abangharet, au cœur d’une région désertique du Niger. Un endroit où il se rendait régulièrement pour le compte de son association humanitaire Enmilal ("entraide" en touareg).

Ancien ingénieur électronicien originaire du sud-ouest de la France, Michel Germaneau était un fou de voyages. Sans femme ni enfants, il a écumé bon nombre de pays au cours de sa vie professionnelle. Ce goût du voyage ne l'a jamais quitté. Même une fois la retraite arrivée.

En 2006, il se rend au Niger avec un groupe d’amis pour observer une éclipse de soleil. C’est le coup de foudre. "Après ce voyage, nous nous sommes retrouvés à plusieurs et avons décidé de faire quelque chose pour cette région", témoigne devant les journalistes Yvonne Montico, la présidente de l’association Enmilal.

Tous les ans, le retraité passe plusieurs semaines sur cette terre désertique pour suivre les chantiers de l’association. École, dispensaire… Les projets sont légion. Sur place, il se lie d’amitié avec Abidine Ouaghi, un Touareg algérien, qui devient le relais de l’association au Niger. L’homme a été capturé en même temps que le Français, puis libéré quelques jours plus tard.

Un homme âgé et malade

Lors de son enlèvement, le 19 avril dernier, Michel Germaneau inspectait l’école que l’association venait de créer dans le village d’In-Abangharet. "Il venait de faire le tour des familles des élèves, pour savoir si tout se passait bien quand il a été enlevé par un groupe d’hommes armés", raconte Yvonne Montico.

La dernière preuve de vie de Michel Germaneau remontait au 13 mai. Dans une vidéo diffusée sur Internet, le Français apparaissait amaigri, les traits tirés. Il appellait à l’aide. "Je suis fatigué" furent les derniers mots qu’il prononça sur l’enregistrement. L’homme était âgé, malade. Souffrant d'une maladie cardiaque nécessitant une prise quotidienne de médicaments, Michel Germaneau ne bénéficiait d'aucun soin et souffrait de la chaleur, étouffante dans cette région du Sahel.

Le 11 juillet dernier, l’Aqmi avait menacé d’exécuter le Français si Paris ne faisait pas libérer plusieurs de ses membres détenus. L’organisation avait fixé l’ultimatum au 26 juillet. Quelques jours avant la fin du délai fixé, le Mauritanie et la France avaient mené des raids conjoints contre des bases de l’Aqmi. L’otage Français n’avait pas été retrouvé.

En juin 2009, la même branche de l’Aqmi a fait assassiner un touriste britannique qu’il retenait en otage. Londres avait refusé de céder au chantage du groupe.