La Cour internationale de justice (CJI) doit rendre ce jeudi un avis consultatif sur le caractère légal de l'indépendance du Kosovo, décrétée unilatéralement en 2008. Soixante-neuf États ont jusqu'ici reconnu l'autonomie du pays.
Une partie de l’avenir de l’Europe se joue ce jeudi à la Haye, aux Pays-Bas. Le principal organe judiciaire des Nations unies, la Cour internationale de justice (CIJ), doit se prononcer sur la légalité de la déclaration d’indépendance du Kosovo, proclamée unilatéralement le 17 février 2008.
Côté kosovar, on veut croire qu’un avis positif de la CIJ permettra au nouvel État de s’affirmer sur la scène mondiale. Seuls 69 États ont jusqu’ici reconnu l’autonomie de ce petit pays de 2 millions d’habitants. Même s’ils sont peu nombreux, on compte parmi eux "une grande majorité des pays de l’Union européenne ainsi que des grandes puissances comme les Etats-Unis, le Canada et l’Australie", précise l’ambassadeur du Kosovo à Paris, Muhamedin Kullashi.
Muhamedin Kullashi veut croire que l’histoire récente plaide en faveur de l’indépendance de son pays, qui, "comme la Bosnie et la Croatie, a subi des agressions militaires de la part de la Serbie". Le conflit de 1998-1999 entre les forces serbes et les indépendantistes kosovars a fait près de 13 000 victimes, dont une grande majorité d’Albanais du Kosovo, et près de 200 personnes sont toujours portées disparues. La région est passée sous l’administration des Nations unies en vertu d’une résolution du Conseil de sécurité en juin 1999.