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Le site de vente en ligne se gargarise de vendre davantage d'ebooks que de livres traditionnels. Un rebond qui aurait tout d'une petite révolution si Amazon avait pris soin de comptabiliser les formats poche...

Tout va bien au royaume des ebooks. Surtout pour Amazon qui a produit son petit effet, lundi, en annonçant qu’il vendait dorénavant davantage de livres électroniques que d'ouvrages en format papier... si on exclut les poches, évidemment.

Jeff Bezos, le PDG du groupe, a précisé que sur les trois derniers mois, "pour 100 'hardcovers' [format non poche], nous vendons 143 livres électroniques". Un tournant qui était particulièrement attendu par le monde de l'édition américaine. Surtout depuis Noël, où Amazon avait indiqué qu’il s’était vendu plus d’ebooks que de livres  traditionnels.

Gutenberg à l'ère numérique

Plusieurs auteurs ont profité de ce virage. Cinq écrivains, Charlaine Harris, Stieg Larsson, Stephenie Meyer, James Patterson et Nora Roberts, ont vendu plus de 500 000 livres électroniques. Selon l’Association américaine des éditeurs (Association of American Publishers), le nombre d’ebooks vendus a progressé de plus de 203 % en un an.

Le bon vieux papier est cependant loin d’être mort et enterré. Aux États-Unis, les ventes de livres traditionnels ont ainsi progressé de 20 % en 2009, toujours selon Amazon.  Mais, surtout, la boutique culturelle en ligne a judicieusement omis de prendre en compte les livres de poche. "Pourquoi avoir omis les livres de poche ? Probablement parce qu’en les incluant les livres électroniques seraient encore à la traîne", estime le New York Times dans son édition de mardi. Et puis, les gros chiffres ne font pas forcément les gros bénéfices. Les livres électroniques coûtent en général moins de 9,99 dollars aux États-Unis, bien moins que les ouvrages traditionnels.

L’annonce d’Amazon ressemble bien davantage à de la communication de guerre. Depuis plusieurs semaines, le géant du commerce en ligne doit en effet faire face à la concurrence d’Apple dans sa cour des livres électroniques. En avril dernier, Steve Jobs a qualifié l'iPad, son dernier joujou, de parfaite alternative au Kindle, la liseuse d’Amazon.

 Flou sur le Kindle

À ce sujet, Apple a annoncé, le 7 juin dernier, qu’avec son propre magasin de ventes en ligne, il occupait dorénavant 22 % du marché. Un pieux mensonge puisque la marque à la pomme prend uniquement en compte les ouvrages des cinq maisons d’édition avec lesquelles elle a conclu un accord.

La bataille des livres électroniques est donc en marche. Mais les effets d’annonce ne sont pas toujours des plus rigoureuses. C’est ainsi qu’Amazon reste très vague lorsqu’il s'agit d'évoquer les ventes de son Kindle. Ce qui n'empêche Jeff Bezos de se féliciter "des ventes qui augmentent mois après mois". Sans plus de précision ? Si : "le taux de croissance des ventes de Kindle a triplé au second trimestre", a-t-il ajouté. Ce qui n’aurait rien de fantastique si les ventes enregistrées le trimestre précédent avaient été faibles. Mais ça, on ne le saura probablement jamais. Amazon a toujours répété qu’il ne communiquerait pas sur les chiffres exacts de vente de sa liseuse.