Khartoum a ordonné l'expulsion de deux responsables de l'Organisation internationale pour les migrations travaillant au Darfour. Lundi, la CPI avait ajouté le génocide aux chefs d'accusation qu'elle retient contre le président Omar el-Béchir.
AFP - Le Soudan a ordonné l'expulsion de deux hauts responsables de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) actifs au Darfour, dans la foulée du mandat d'arrêt contre le président Omar el-Béchir pour génocide, a appris jeudi l'AFP auprès de sources humanitaires.
"Les autorités soudanaises ont transmis mercredi à Laura Palatini et Carla Martinez une lettre leur sommant de quitter le pays d'ici 72 heures", a déclaré à l'AFP un responsable humanitaire sous le couvert de l'anonymat. Les deux femmes ont donc jusqu'à samedi en journée pour quitter le Soudan.
Carla Martinez, de nationalité espagnole, est directrice de l'OIM au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie depuis sept ans à une guerre civile complexe à l'origine de 300.000 morts selon les estimations de l'ONU - 10.000 d'après Khartoum - et 2,7 millions de déplacés.
Laura Palatini, de nationalité italienne, est quant à elle chef du bureau de l'OIM dans le secteur du Darfour-Sud, ont précisé d'autres sources humanitaires suivant de près ce dossier.
"Je n'ai pas de commentaire", a déclaré Jill Hilke, chef de la mission de l'OIM pour l'ensemble du Soudan, interrogée par l'AFP sur l'expulsion des deux hauts responsables de l'organisation. Selon des sources proches du dossier, l'OIM a souhaité une médiation jeudi afin d'éviter l'expulsion des deux employées.
Il n'a pas été possible jeudi en fin de journée d'obtenir les raisons officielles de l'expulsion des deux femmes auprès du gouvernement soudanais.