logo

Sept perquisitions ont été menées, lundi, dans l'affaire Bettencourt, dont une au domicile du photographe François-Marie Banier. La police s'est également rendue chez Liliane Bettencourt pour récupérer des documents, selon le parquet de Nanterre.

REUTERS - Une série de perquisitions ont été menées lundi dans l'affaire Bettencourt, dont l'une, au domicile de Liliane Bettencourt, a été présentée par le parquet comme une visite de police, annonce le parquet.

Au total, sept perquisitions ont eu lieu dans la journée dans le cadre des enquêtes préliminaires ouvertes notamment pour des soupçons d'évasion fiscale, a dit une porte-parole du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).

L'une d'elle visait le photographe François-Marie Banier qui, selon une source policière, n'était pas présent à son hôtel particulier, dans le VIe arrondissement de Paris.
François-Marie Banier fait l'objet d'un procès pour "abus de faiblesse" de la femme la plus riche de France pour des dons d'un milliard d'euros.

La venue des policiers de la brigade financière au domicile de l'héritière de L'Oréal à Neuilly, près de Paris, a été présentée par le parquet comme une simple visite de policiers "pour se faire remettre des documents".

Liliane Bettencourt n'était pas présente car elle se trouve actuellement dans sa résidence secondaire en Bretagne, selon une source policière.

Les policiers avaient déjà effectué des perquisitions vendredi dernier au domicile du gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre, et dans ses sociétés.

Depuis la fin de la semaine dernière, l'enquête policière autour des dons supposés de Liliane Bettencourt à des hommes politiques semble s'emballer.

Trois enquêtes préliminaires

Trois enquêtes préliminaires ont été ouvertes par le parquet de Nanterre dans cette affaire déclenchée par la diffusion, il y a près d'un mois, d'enregistrements clandestins évoquant de possibles fraudes fiscales.

La dernière en date, annoncée vendredi, vise des faits de "blanchiment de fraude fiscale" autour de la fortune de Liliane Bettencourt.

La première ouverte porte sur les enregistrements pour "violation de la vie privée" et la seconde sur les allégations de versement d'enveloppes d'argent à des hommes politiques, dont le ministre du Travail, Eric Woerth.

Une ex-comptable de Liliane Bettencourt a déclaré aux policiers que Patrice de Maistre lui avait réclamé 150.000 euros en liquide pour les remettre à Eric Woerth, alors trésorier de l'UMP, afin de financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Le gestionnaire de fortune a nié lors d'une confrontation avec Claire Thibout avoir remis de l'argent liquide à l'actuel ministre du Travail.

La dernière enquête préliminaire vise notamment les pratiques d'évasion fiscale, notamment en Suisse, évoquées par Patrice de Maistre dans les enregistrements clandestins de Liliane Bettencourt réalisés en 2009 et 2010 par un employé.

Dans les enregistrements des conversations de Liliane Bettencourt publiés dans la presse et remis à la justice, Patrice de Maistre parle de comptes en Suisse, évoquant la somme de près de 80 millions d'euros.

La milliardaire a confirmé leur existence en indiquant dans un communiqué vouloir régulariser sa situation.

Patrice de Maistre parle aussi de transférer les avoirs suisses vers Singapour ou l'Uruguay. Apparaît aussi l'existence de l'île d'Arros aux Seychelles, acquise un temps par Liliane Bettencourt via le Liechtenstein.