Des centaines de milliers de fans sont descendus dans les rues à Madrid pour accueillir les joueurs de la Roja. Les champions ont fait le tour de la ville à bord d'un autobus découvert en brandissant la première Coupe du monde gagnée par l'Espagne.
AFP - Une marée humaine de Madrilènes en liesse a rendu lundi soir un hommage triomphal aux "Campeones" de "la Roja" qui ont salué la foule à bord d'un autobus découvert, brandissant la première coupe du Monde de football jamais ramenée en Espagne.
Ils étaient "des centaines de milliers" d'après la mairie de Madrid, "plus d'un million" selon un commentateur de la télévision publique espagnole qui parlait de la "plus grande fête de l'histoire en Espagne".
"J'ai vu la coupe du Monde! Pendant une seconde!", chantait la foule au passage de l'autobus de la sélection devant la fontaine de Cibeles, lieu de célébration habituel des victoires du Real Madrid, au milieu des "Campeones, oé oé oééééé!"
Le gardien Iker Casillas agitait un drapeau sang et or espagnol floqué d'un taureau noir. Le milieu catalan Xavi faisait mine de lancer le trophée aux supporteurs survoltés.
Des avions de chasse de l'armée de l'air ont lâché des traînées de fumée aux couleurs du drapeau espagnol.
Le bus des joueurs s'est frayé très lentement un chemin au milieu de la foule, tardant quatre heures à parcourir un trajet de huit kilomètres.
Il est arrivé avec près de deux heures et demi de retard sur une esplanade où plus de 150.000 fans attendaient leurs héros pour l'apothéose finale.
"Grâce au poulpe (devin allemand Paul) nous sommes devenus champions du Monde, a hurlé au micro Andres Iniesta l'auteur du but victorieux contre les Pays-Bas.
"Nous avons accompli notre rêve d'enfants", a lancé le capitaine Iker Casillas. "C'est extraordinaire de voir tant de gens heureux!", a dit Xavi.
Souriant, les traits tirés par une nuit blanche, Casillas, était descendu le premier en milieu d'après-midi d'un avion d'Iberia portant sur le fuselage les inscriptions "Campeones!" et "Fiers de notre sélection", brandissant la coupe.
Les joueurs ont chanté avec la foule "Viva España!", l'inévitable "We are the Champions", dansant et sautant en pleine euphorie.
Le trublion de la bande, le gardien remplaçant "Pepe Reina" s'est livré à un numéro de showman, hurlant au micro les surnoms et vertus improbables de tous ses compagnons.
Après un bref moment de repos dans un hôtel madrilène, les joueurs ont été reçus tour à tour par le roi d'Espagne Juan Carlos et le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.
"Merci les champions, au nom de toute l'Espagne et de tous les Espagnols", leur a lancé Juan Carlos, rayonnant, après avoir donné à chacun une chaleureuse accolade lors d'une réception au Palais Royal.
"Cette petite coupe est à vous"
"C'est un triomphe bien mérité pour une sélection exceptionnelle qui a fait vibrer le coeur de tous les Espagnols", a déclaré le souverain.
Les joueurs ont ensuite été reçus par le chef du gouvernement, un José Luis Rodriguez Zapatero exultant, qui a sauté avec eux, le trophée dans les bras.
"Vous avez fait briller la meilleure image de l'Espagne dans le monde", a lancé M. Zapatero aux joueurs. "Cette coupe c'est vous qui l'avez gagnée, mais elle appartient à tous les Espagnols".
Iniesta a offert à M. Zapatero un maillot de la sélection signé par toute l'équipe, brodé de sa première étoile. "Cette petite coupe est à vous tous, merci beaucoup", a simplement dit le timide lutin de "la Roja" à l'assistance.
L'Espagne a oublié momentanément crise économique, chômage à 20%, divisions politiques et nationalismes, pour fêter frénétiquement cette première Coupe du monde. Elle avait déjà vécu dimanche une nuit de liesse historique. Mardi à l'aube, la fête continuait...